Le compte d’épargne libre d’impôt (CELI) a été créé en 2009, mais certaines de ses caractéristiques sont encore méconnues ou mal comprises. Voici cinq choses à savoir pour utiliser le CELI à son plein potentiel.

Le maximum à respecter concerne les cotisations, non le rendement

Le 1er janvier 2022, 6000 $ se sont ajoutés aux droits de cotisation cumulatifs du CELI. Quelqu’un qui était majeur lorsque le CELI a été créé en 2009 a donc maintenant un droit de cotisation maximal cumulatif à respecter de 81 500 $. Par contre, il n’y a pas de maximum de rendement qu’on peut réaliser dans son CELI. « On voit régulièrement des gens qui y ont maintenant des sommes comme 110 000 ou 120 000 $ lorsqu’on additionne les cotisations et le rendement », remarque André Lacasse, planificateur financier chez Services financiers Lacasse.

Il faut avoir du rendement pour bien profiter du CELI

« Comme c’est le rendement qui est libre d’impôt, il faut en avoir pour bien profiter du CELI », affirme André Lacasse, qui est aussi représentant en épargne collective chez Services en placements PEAK. Ainsi, il se surprend toujours de voir que bien des gens utilisent le CELI comme un compte d’épargne pour financer de petits projets à court terme, comme les prochaines vacances ou les cadeaux de Noël. BMO révélait d’ailleurs récemment que pas moins de 40 % des investissements des Québécois dans le CELI sont des liquidités, notamment des certificats de placement garanti, qui apportent un faible rendement.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

André Lacasse, planificateur financier chez Services financiers Lacasse

Mais le CELI n’est pas fait pour investir de petites sommes dans des placements qui rapportent autour de 0,5 ou 1 %. Pour profiter de la puissance du CELI, il faut aller chercher du rendement sur lequel on ne sera pas imposé.

André Lacasse, planificateur financier chez Services financiers Lacasse

« Les indices boursiers de référence canadiens et américains ont eu des rendements au-dessus de 20 % en 2021, ajoute-t-il. Pour les gens qui ont pu aller chercher des rendements intéressants avec un portefeuille diversifié, en respectant bien sûr toujours leur profil d’investisseur, le CELI devient vraiment avantageux. »

L’exception du rendement non imposable

Il faut savoir que si le rendement n’est pas imposé dans le CELI, il y a une exception. « Si on achète des actions étrangères via son CELI, un impôt à la source sera prélevé si elles donnent des dividendes », indique André Lacasse.

Retrouver ses droits de cotisation

Si vous avez maximisé votre CELI et que vous retirez des sommes une année, vous aurez la possibilité de les redéposer au 1er janvier de l’année suivante. « Si vous avez maximisé votre CELI avec 81 500 $ en cotisations, mais qu’avec le rendement, il atteint par exemple maintenant 100 000 $ et que vous le videz, ce n’est pas 81 500 $ que vous pourrez redéposer dans votre CELI le 1er janvier prochain, mais 100 000 $, précise André Lacasse. Le montant retiré devient le droit de cotisation que vous retrouvez. »

Bien sûr, si vous avez retiré une somme, mais qu’il vous restait encore des droits de cotisation, vous n’avez pas besoin d’attendre avant de redéposer l’argent.

Prévoir son héritage

Le CELI peut être aussi intéressant à léguer en héritage. C’est le cas d’abord pour son conjoint. « Lorsque quelqu’un inscrit dans son testament qu’il transfère son CELI à son conjoint, ce montant s’ajoutera à ses droits de cotisation, explique M. Lacasse. Ainsi, si chacun avait 100 000 $ en CELI, le conjoint survivant se retrouvera avec 200 000 $. »

Aussi, si le CELI est donné en héritage aux enfants, ce ne sera pas imposé. « C’est vrai, excepté pour le rendement réalisé entre le décès et le jour du règlement de la succession, précise le planificateur financier. C’est parce que dès le décès, le compte n’est plus considéré comme un CELI pour les enfants. Mais généralement, c’est un petit montant à payer. »