C’est unanime… Tous les directeurs de MBA et de MBA pour cadres contactés par La Presse le disent : ils se font continuellement demander par des candidats potentiels s’ils devraient opter pour le MBA ou le MBA pour cadres (EMBA en anglais, pour Executive MBA). S’il y a des cas où le choix est évident, d’autres sont dans une zone grise. Éclairage en cinq questions.

Quel grade universitaire obtiendrez-vous après le MBA et le MBA pour cadres ?

« Qu’on fasse un MBA régulier ou un MBA pour cadres, c’est le même grade qu’on obtient, soit celui de MBA, et c’est ainsi dans toutes les universités », indique d’emblée Kamal Bouzinab, directeur du MBA pour cadres à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM).

Quelle est l’expérience de travail exigée pour chaque programme ?

Les programmes de MBA demandent peu ou pas d’expérience sur le marché du travail. À HEC Montréal, c’est un minimum de trois années. À Concordia et à McGill, c’est un minimum de deux ans, alors qu’à l’ESG UQAM, on prend des candidats qui ont entre zéro et quatre années d’expérience de travail.

C’est autre chose du côté du MBA pour cadres. Celui de l’ESG UQAM demande quatre ans d’expérience comme cadre, mais cela peut varier selon le parcours scolaire.

Celui de McGill-HEC Montréal demande 10 ans d’expérience de travail, dont cinq dans un poste de gestion. « Le MBA pour cadres s’adresse aux gens qui sont déjà des gestionnaires et qui visent un poste de haute direction, alors que pour le MBA, ce sont des gens qui veulent accéder à un poste de gestion », explique Kevin J. Johnson, directeur des programmes de MBA à HEC Montréal, où les étudiants ont en moyenne six ans d’expérience de travail.

Les programmes de MBA pour cadres acceptent aussi certains candidats qui n’ont pas de diplôme universitaire sur la base de l’expérience en gestion.

Tombez-vous entre deux chaises ?

Il arrive toutefois que des candidats aient plusieurs années d’expérience de travail, sans avoir de poste de cadre. Le MBA conseil en management de l’ESG UQAM a été créé pour ce type de profil. Certains MBA standards ont aussi plusieurs étudiants qui ont acquis une dizaine d’années d’expérience de travail.

Il arrive également que sans avoir un poste de cadre, la personne accumule des responsabilités en gestion. Généralement, c’est en entrevue que ces éléments se clarifient. « Par exemple, un ingénieur qui a sept ans d’expérience de travail, qui n’a pas un poste de cadre, mais qui a géré de nombreux projets et développé beaucoup de compétences en communication pourrait se faire recommander d’aller vers le MBA pour cadres », explique Rahul Ravi, directeur de l’EMBA à l’Université Concordia.

Êtes-vous prêt à donner en plus de recevoir ?

Lors de l’entrevue, la motivation et l’attitude de la personne sont aussi regardées. Parce que, contrairement aux MBA, les MBA pour cadres sont largement basés sur le partage d’expérience.

« Dans le MBA pour cadres, on vient donner et recevoir, indique Kamal Bouzinab. C’est pour cette raison aussi que la cohorte est composée de gens en emploi. Ils peuvent parler en classe de défis qu’ils vivent dans leur organisation et échanger avec leurs collègues et professeurs sur le sujet. Chacun doit pouvoir apporter quelque chose au groupe. »

Quelle est la différence de prix ?

Les prix des MBA et des MBA pour cadres dépendent surtout s’ils sont privés ou subventionnés par le gouvernement. Les MBA sont généralement subventionnés. L’Université Concordia l’offre à 6900 $, l’UQAM, à 9000 $ et HEC Montréal, à 9100 $. McGill fait exception ici en ayant privatisé son programme, offert à 82 500 $ pour les Canadiens et les résidents permanents.

Les MBA pour cadres sont pour leur part souvent privatisés. C’est le cas de celui offert conjointement par McGill et HEC Montréal (91 000 $) et de celui de Concordia (75 000 $). L’ESG UQAM a toutefois décidé de le maintenir subventionné et l’offre au même prix que son MBA ordinaire.