Flyscan, une PME de Québec qui conçoit un système d’inspection d’infrastructures s’installant sur des aéronefs, vient tout juste de conclure une ronde de financement de 3,5 millions de dollars américains. Forte de ce financement, la PME est prête à lancer et accélérer la commercialisation de son produit.

Flyscan a commencé à concevoir son système il y a sept ans. Élaboré en collaboration avec l’Institut national d’optique du Canada, celui-ci visait, au départ, à détecter les fuites d’hydrocarbures – à partir des airs – le long des oléoducs.

« Il y a déjà des solutions qui existent pour le méthane, le gaz naturel, parce que c’est plus simple chimiquement, mais personne n’avait encore développé de solution pour le pétrole. On est les seuls au monde dans ce marché », affirme Eric Bergeron, fondateur et PDG de Flyscan.

Normalement, ce sont des pilotes d’aéronef qui se chargent de ce genre de travail : ils survolent l’oléoduc et cherchent à détecter visuellement les fuites. Au-delà des fuites, ils ont une liste d’une trentaine de choses à vérifier : les activités dangereuses, comme des excavatrices qui creusent près d’un oléoduc enfoui, ou encore l’érosion des sols à la suite de fortes pluies.

Avec le temps, Flyscan a toutefois réalisé qu’il y avait de la demande pour un système plus complet, soit un système qui peut non seulement détecter les fuites, mais qui peut aussi se charger de l’inspection visuelle que font actuellement les pilotes.

Élargir l’offre

Aujourd’hui, l’entreprise de 14 employés veut automatiser l’ensemble des tâches d’inspection pour que le pilote n’ait qu’à faire voler l’avion, explique son fondateur.

« On veut aussi développer un autre marché, soit celui des infrastructures linéaires, comme les voies ferrées, lignes électriques, routes et autoroutes, ou bandes côtières », illustre-t-il.

La technologie nécessaire pour accomplir toutes ces tâches n’est pas simple.

Le système de Flyscan comprend un laser ultraviolet qui détecte le benzène de même que plusieurs caméras hyperspectrales pour les autres types d’hydrocarbures. Il comprend également trois caméras traditionnelles à haute vitesse qui ont un angle de vue de 500 mètres de large. Grâce à l’intelligence artificielle, celles-ci détectent automatiquement certains objets, comme des excavatrices.

Le système de Flyscan
  • Le système de Flyscan comprend trois caméras traditionnelles à haute vitesse qui ont un angle de vue de 500 mètres de large.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le système de Flyscan comprend trois caméras traditionnelles à haute vitesse qui ont un angle de vue de 500 mètres de large.

  • Le système comprend également un laser ultraviolet qui détecte le benzène de même que plusieurs caméras hyperspectrales pour les autres types d’hydrocarbures.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le système comprend également un laser ultraviolet qui détecte le benzène de même que plusieurs caméras hyperspectrales pour les autres types d’hydrocarbures.

  • Le système de Flyscan recouvert de son capot.

    PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

    Le système de Flyscan recouvert de son capot.

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L’avion est un labo volant. On a dû enlever les sièges arrière pour installer notre système, qui requiert beaucoup de technologie, comme des cartes graphiques à haute vitesse et des antennes satellites et cellulaires. Les capteurs eux-mêmes valent plus cher que l’avion.

Eric Bergeron, fondateur et PDG de Flyscan

Pour percer le nouveau marché des infrastructures linéaires, l’entreprise pourra compter sur un des investisseurs, Hatch, ayant participé à sa ronde d’investissement de 3,5 millions US conclue le 20 septembre.

Enbridge et BDC Capital ont aussi participé à la ronde, mais Hatch, un des plus grands bureaux de génie privés du pays, travaille sur de nombreux projets liés par exemple aux oléoducs et aux voies ferrées.

« Ils vont nous amener de nouvelles idées et nous ouvrir la porte à de nouveaux marchés, explique Eric Bergeron. Ils investissent leur argent dans Flyscan, oui, mais ils ont aussi de l’expertise, des idées, et des clients. »