Bien des PME sont nées d’une innovation, et il n’est pas toujours évident de garder celle-ci au cœur de la stratégie une fois que l’entreprise a atteint un certain degré de maturité. Pour y arriver et continuer à innover, il faut en faire une priorité. C’est le cas de Prinoth, dont tous les employés participent à un projet qui vise à développer une culture de l’innovation.

À son usine de Granby, qui compte 250 employés, l’entreprise construit des dameuses à neige et des véhicules utilitaires sur chenilles aux applications diverses, qui peuvent accéder à des endroits où les véhicules sur roues ne peuvent pas se rendre. Auparavant division de Bombardier, l’entreprise a ensuite été vendue à Camoplast, puis à l’italienne Prinoth.

Née de l’innovation, l’entreprise a mis le concept au cœur de ses activités, et ce, sur tous les plans.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Marc-Alain Guérin, coordonnateur, ressources humaines, chez Prinoth

« Il y a quelques années, nous avons lancé un projet de culture d’innovation, explique Marc-Alain Guérin, conseiller en ressources humaines agréé (CRHA) et coordonnateur, ressources humaines, chez Prinoth. On voulait vraiment inventer une culture d’innovation à toutes nos activités, et pas seulement à l’ingénierie et au développement de produits. »

Au cœur de ce projet, il y a nos employés. Pour nous, la définition d’innovation est assez simple : c’est quelque chose de nouveau qui crée de la valeur.

Marc-Alain Guérin, coordonnateur, ressources humaines, chez Prinoth

Concrètement, des comités de travail ont été créés pour travailler sur les cinq assises à la base de l’innovation : la collaboration, la créativité, la structure, l’autonomie et le risque.

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L’innovation est au cœur de la philosophie de l’entreprise.

« Notre but est que toutes nos activités tiennent compte de ces assises pour les renforcer, les améliorer et les utiliser, ajoute-t-il. Nous avons commencé par un sondage auprès de tous nos employés pour leur demander ce qu’était, pour eux, l’innovation. Nos groupes de travail ont exploré ces assises et soumis des propositions de projet. Il y avait des gens qui travaillaient ici depuis 25 ans et qui n’avaient jamais travaillé ensemble. »

Pour l’accompagner dans ce virage, l’entreprise a fait appel aux services de Michel Landry, président fondateur du cabinet-conseil L.Tech Solution et spécialiste de l’innovation, qui a amené l’équipe de Prinoth à se servir de la démarche du « design thinking ». Basée sur la formation des designers industriels, cette approche est axée sur les besoins de l’utilisateur et sur six grandes étapes : comprendre, observer, définir, idéer, « prototyper », lancer.

« Prinoth voulait revoir sa façon de travailler pour innover davantage, entre autres, dit Michel Landry. La culture d’innovation, c’est le point de départ de tout. »

Même quand une entreprise se munit de très bons outils de travail, si elle n’a pas une culture innovante, les outils ne seront pas bien utilisés.

Michel Landry, président fondateur du cabinet-conseil L.Tech Solution

« La culture d’innovation relève du savoir-être, poursuit le spécialiste. Elle se distingue donc de la gestion de l’innovation qui, elle, concerne davantage le développement de processus ou de produits et services. Les organisations veulent souvent plus d’outils pour être performantes, mais on se rend compte qu’il faut aussi changer la culture organisationnelle pour y arriver. »

Dans le cadre de cette démarche, Prinoth a nommé des agents d’innovation qui ont suivi une formation plus poussée en design thinking.

« On a maintenant des équipes multidisciplinaires qui travaillent sur toutes sortes de projets d’innovation, et les agents d’innovation qui sont attitrés à ces projets et gèrent les équipes, explique Marc-Alain Guérin. Parmi les projets lancés, il y a le programme de santé et bien-être des employés qui sort des sentiers battus. »