Établie à Longueuil, Airudi développe une plateforme de gestion des ressources humaines propulsée par l’intelligence artificielle – un « directeur virtuel des RH », spécifie son cofondateur Pape Wade. Alors qu’elle prépare l’ouverture de nouveaux bureaux et une ronde de financement, l’entreprise vise le sommet dans son secteur.

« Actuellement, on a un carnet de commandes fermes de 15 millions de dollars. Au-delà de ça, on a d’autres contrats qui sont en train d’être finalisés », dit Pape Wade, chef de la direction et cofondateur d’Airudi avec Amanda Arciero.

S’il ne révèle pas son chiffre d’affaires exact, il mentionne que celui-ci a doublé, sinon triplé, chaque année jusqu’ici. L’an prochain, il devrait tripler encore. Et en 2024, il devrait se multiplier par quatre ou cinq grâce à une nouvelle entente que l’entreprise vient de signer avec Soget, un développeur français de logiciels pour la chaîne logistique.

« On ne veut pas se limiter au Québec, dit Pape Wade. On veut rayonner partout dans le monde. »

Vers le Sénégal et plus loin encore

En 2023, Airudi ouvrira de nouveaux bureaux à Dakar, au Sénégal, le pays d’origine du cofondateur, grâce à un appui d’Investissement Québec. Le directeur général est d’ailleurs déjà embauché. Avec une jeune population, le pays pourrait être un levier de croissance « extraordinaire » pour l’entreprise, estime Pape Wade.

Pour répondre à cette forte croissance anticipée, l’entreprise vient d’ailleurs d’ouvrir de nouveaux bureaux dans le quartier Mile-Ex de Montréal, tout près d’autres grands acteurs de l’intelligence artificielle (IA), comme l’IVADO, le Mila ou encore Microsoft.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Ouverts à la mi-août, les nouveaux bureaux d’Airudi pourront accueillir une trentaine d’employés.

Notre siège social est toujours à Longueuil parce que l’on a une relation extraordinaire avec Développement économique Longueuil. Mais on veut aussi faire partie de l’écosystème montréalais de l’intelligence artificielle.

Pape Wade, chef de la direction et cofondateur d’Airudi

Ouverts à la mi-août, ces nouveaux bureaux pourront accueillir une trentaine d’employés. Avec 10 postes ouverts, Airudi totalisera toutefois bientôt une quarantaine d’employés, alors que les effectifs totaux de l’entreprise passeront à 50 ou 60 quand ses bureaux sénégalais seront pleinement opérationnels.

Viser le sommet

La plateforme que développe Airudi permet notamment de gérer les conventions collectives et d’administrer les dossiers de recrutement, de santé et sécurité, d’évaluation de la performance et de relations de travail.

« Ultimement, ce qu’on veut développer, c’est un directeur virtuel des ressources humaines, explique Pape Wade. On veut, grâce à l’IA, automatiser les processus décisionnels et aider l’entreprise à prendre des décisions stratégiques. »

Le cofondateur raconte par exemple qu’Airudi fait économiser 600 000 $ par année à un de ses clients de l’industrie du camionnage.

« Le client doit faire l’horaire du personnel de chargement-déchargement à l’avance, mais si les camions sont en retard et que toute l’équipe est à l’arrêt, il doit les payer quand même », résume Pape Wade.

« Nos algorithmes, en fonction de diverses données touchant par exemple à la météo ou à l’historique de livraison, prédisent quels effectifs seront nécessaires, ce qui permet non seulement au client d’épargner de l’argent, mais aussi aux employés d’avoir des horaires plus prédictibles. »

Pour continuer de développer sa plateforme innovante, Airudi lancera d’ailleurs en 2024, au plus tard, sa première ronde de financement de série A, annonce le cofondateur.

« Notre vision est simple : on veut être la firme de référence dans les RH tech. »