Dominique Vézina est spécialiste de la gestion de risques à la Caisse de dépôt et placement du Québec et dirige depuis peu le conseil d’administration de l’Association des MBA du Québec. Et elle est bien accompagnée, puisque les deux tiers des fauteuils autour de la table sont occupés par des femmes. Comment fonctionne ce large conseil de 19 personnes ? Est-il bien différent d’un C.A. d’entreprise ? Entrevue.

Les femmes sont bien représentées au C.A. de l’AMBAQ. Comment s’est opérée cette progression ?

C’est récent que l’on compte plus de femmes que d’hommes au C.A. Il n’y a pas d’explications précises, sinon que lors de la recherche informelle de candidats, les femmes ont possiblement tendance à approcher d’autres femmes. Certes, on prône la diversité et un équilibre au sein du C. A. On croit qu’il nous faudra quelques hommes de plus. On va certainement en tenir compte au prochain recrutement.

Comment ça se passe autour de la table du C.A. ? Dix-neuf administrateurs, c’est beaucoup…

On en est venu à ce nombre lorsque nous avons combiné, par souci d’efficacité, le C.A. et le bureau de direction qui relevaient alors de deux personnes différentes. Cette façon de faire était un peu fastidieuse, car nous avions souvent à reprendre les mêmes discussions aux deux endroits pour en venir à prendre les décisions. Nous avons donc fusionné les deux groupes il y a quelques années, et les règlements ont été modifiés afin de permettre jusqu’à 20 administrateurs au C.A. Pour attirer les compétences, il nous fallait donner des responsabilités en plaçant ces gens au C. A. Mais 20 administrateurs, c’est peut-être un peu trop, car tous ne peuvent détenir une responsabilité de direction. Nous pourrions possiblement réduire un peu le nombre éventuellement. On y réfléchit.

Votre C.A. est-il bien différent d’un C.A. d’entreprise ? Comme les administrateurs ont tous une formation de MBA, les échanges ne deviennent-ils pas redondants ?

Pas du tout. Nous sommes tous des MBA, bien sûr. Mais MBA, c’est un titre que l’on ajoute à une profession. Nous avons tous un domaine d’expertise différent, ce qui constitue un avantage certain. Sous cet angle, notre C.A. est semblable à un C.A. d’entreprise qui mise beaucoup sur la diversité de son groupe. Ce qui nous distingue de l’entreprise, c’est la cause. Le C.A. d’entreprise établit la stratégie afin de maximiser le rendement, de faire fructifier les investissements. Chez nous, l’objectif est de bien gérer tout ce qui tourne autour de la désignation de MBA. Les défis et les problématiques, c’est ce qui nous distingue.

Parlez-nous un peu de vos défis.

Il faut démontrer qu’être MBA est un gage de création de valeur à long terme pour chacune des professions. Dans le contexte économique actuel et à venir, les enjeux sont nombreux et variés. Être MBA, c’est se mettre en mode solutions devant tous ces enjeux.

Quel message aimeriez-vous passer à tous les prétendants MBA ?

Ayez de l’audace. Oser. Il nous faut montrer dans l’environnement actuel où les défis regorgent ce qu’est le MBA et permettre ainsi à la désignation de prendre sa place dans le développement de toutes les sphères d’activités professionnelles.

Rectificatif
Ce texte a été modifié afin de préciser que Dominique Vézina n'est pas la première femme à la présidence du C.A. de l'AMBAQ. Nos excuses.