Transformation numérique Vous avez dit « jumeau numérique » ?

D’ici le printemps 2024, les deux usines cyberphysiques d’Investissement Québec implanteront un nouveau concept : celui du « jumeau numérique », qui leur permettra d’accélérer le pas vers ce qu’on appelle l’Industrie 4.0.

« On accompagne plusieurs profils d’entreprises dans la maîtrise de leur processus d’opérations », souligne Geneviève Lefebvre, directrice, transformation numérique, chez Investissement Québec – CRIQ. « Il faut qu’ils aillent chercher de nouveaux gains de productivité. Avec le jumeau numérique, on reproduit dans un logiciel l’ensemble du flux de matières et de données de l’entreprise. »

En gros, le jumeau numérique est un outil de décision qui permet de faire des choix réels en se fiant à ce que les simulations liées aux différentes machines d’une usine indiquent par rapport à la production ou à la livraison, par exemple.

Attention : ce n’est toutefois pas un mécanisme dont on peut se pourvoir du jour au lendemain, en tant qu’entrepreneur.

« La question qu’on nous pose souvent, c’est pourquoi ne pas le faire depuis le début ? Parce qu’un jumeau numérique, il faut le nourrir. C’est de la modélisation en temps réel, donc on a besoin de données en temps réel », explique François Gingras, vice-président d’Investissement Québec.

« Un plancher de production, c’est complexe, ajoute M^me Lefebvre. Ça comprend un nombre incalculable de données : commandes, humains, équipements, surprises... Ça demande un niveau de contrôle et de compréhension. »

Vers l’avenir

Les deux usines, qui se trouvent respectivement à Montréal et à Québec, sont conçues pour aider les entrepreneurs de la province à comprendre quoi faire pour emprunter un virage vers la transformation numérique. À ce jour, près de 2000 participants les ont visitées.

Sur place, l’équipe d’Investissement Québec utilise des outils pratiques pour représenter toutes les étapes types d’une usine, de l’entrée des commandes jusqu’à la livraison.

Les visites, qui durent soit une demi-journée ou une journée complète, font bouillonner l’esprit des gestionnaires. « C’est d’abord de l’enthousiasme, puis la réalisation [que ça implique du travail et de l’investissement] et ensuite une ouverture positive de se dire “j’ai un plan, une idée” », explique François Gingras.

Il existe plusieurs étapes avant de maximiser son potentiel à ce chapitre. Une entreprise peut d’abord commencer par numériser ses processus administratifs avant d’intégrer progressivement davantage de technologies numériques dans ses façons de faire, par exemple.

La rapidité avec laquelle une entreprise peut prendre ce virage dépend de la réalité de l’entreprise, puis « du temps et de la concentration » qu’elle va y mettre. On le compte souvent en années.

Transformation essentielle

Si certains secteurs l’ont adoptée plus rapidement, comme l’automobile ou l’agroalimentaire, la transformation numérique est « essentielle » pour les entreprises en croissance. Et c’est un processus « continu », selon Geneviève Lefebvre.

« Les entreprises ont toutes intérêt à regarder quelles sont les options numériques qui s’offrent à elles, croit François Gingras. On est des gens qui ne sont pas là pour pousser une solution, mais voir ce qui s’adapte le mieux à leur situation. »