Corée du Sud, Chine, Roumanie… l’entreprise québécoise Nucleom, qui se spécialise dans l’inspection nucléaire, s’est tranquillement imposée comme une référence mondiale en la matière. Son fondateur, Olivier Marcotte, a d’ailleurs été récompensé par l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) au printemps.

Au Gala annuel organisé par l’OIQ le 31 mai dernier, M. Marcotte a été lauréat du prix Honoris Genius-Entrepreneuriat, une distinction remise pour « l’esprit d’entreprise exemplaire d’un membre, son souci pour l’avancement de la profession et son engagement dans la communauté ».

« J’étais vraiment content, surtout pour l’aspect de la reconnaissance par les pairs », indique le principal intéressé, dont la candidature au prix a justement été recommandée par l’un de ses camarades.

En 2010, âgé de 28 ans, Olivier Marcotte a fondé Nucleom. Le jeune ingénieur se concentrait à l’époque exclusivement sur l’inspection nucléaire, en compagnie d’une poignée de collaborateurs.

Par inspection nucléaire, on veut dire que Nucleom s’assure d’une « exploitation sûre et productive » des réacteurs nucléaires de type CANDU grâce à des ultrasons multiéléments et des systèmes automatisés. Pour ce faire, l’entreprise fait appel à une main-d’œuvre hautement spécialisée.

Aujourd’hui, son catalogue s’est toutefois élargi à huit autres types d’inspections : pétrochimiques, aérospatiales, de pipelines, d’énergies renouvelables, de mines, d’infrastructures, de lignes électriques puis pâtes et papiers. L’entreprise travaille aussi en ingénierie de soudage puis en recherche et développement, en plus de donner des formations.

Nécessairement, cet élargissement d’horizons a été accompagné d’une forte croissance interne. L’entreprise, qui module son nombre de contrats attribués en fonction des projets en cours, a connu un pic à 214 employés l’an dernier.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Le quartier général de Nucleom se trouve dans la ville de Québec.

Si le quartier général se trouve dans la ville de Québec, l’entreprise a également jeté des bases à Montréal, en Ontario et à Edmonton. Et le patron doit se déplacer à Toronto une semaine sur deux.

Malgré cette diversification, l’inspection nucléaire représente toujours « de 70 à 80 % » du chiffre d’affaires annuel de Nucleom.

Cette spécialisation a permis à l’équipe de se rendre en Corée du Sud au cours de l’été pour faire partager de l’expertise et superviser des projets. Un rapport annuel avec la Roumanie est également entretenu depuis dix ans, et l’entreprise « regarde actuellement les opportunités en lien avec les projets de réfection de centrales » avec des partenaires en Chine.

Innover, avancer

La volonté d’innover, pour Olivier Marcotte, est essentielle. Elle est une partie intégrante du fonctionnement de sa personne. « Quand on a une possibilité d’amélioration, on la prend », avance-t-il.

Nucleom, qui génère un revenu approximatif de 40 millions par année, détient un contrat qui « pourrait révolutionner la manière dont les réacteurs seront construits dans le futur » en raison de la renaissance du nucléaire, estime M. Marcotte.

Comme dit mon père, pour faire une différence, il faut faire les choses différemment.

Olivier Marcotte, président de Nucleom

« L’énergie, qu’on aime ou qu’on n’aime pas… L’humain va toujours en avoir besoin. À mon humble avis, je pense que le nucléaire fait partie des solutions. »

Au moment où ces lignes sont publiées, Nucleom déploie en collaboration avec d’autres sociétés québécoises un nouveau système robotique pour inspecter les tuyaux d’alimentation des réacteurs, ce qui a le potentiel « d’améliorer la santé et sécurité au travail » parce que le robot fait le travail à la place de l’humain.

« On veut pousser le changement. Quelqu’un qui aime le statu quo, il n’est pas à la meilleure place pour venir travailler. D’après moi, il y a toujours une manière de mieux faire les choses. »