Il serait facile de croire que, lorsque les conditions économiques se détériorent, les sources de financement pour les PME puissent se tarir. Et nul doute que le contexte se complexifie avec les hausses de taux d’intérêt, la rupture des chaînes d’approvisionnement et une inflation élevée et difficile à juguler. Survol.

Le Québec est toutefois bien placé pour faire face à ces situations. Il possède deux grandes institutions bancaires, la Banque Nationale et le Mouvement Desjardins, qui se veulent toutes deux la banque des PME. Mais aussi, les entrepreneurs peuvent compter sur plusieurs autres organismes qui continueront de les appuyer lors des périodes difficiles, dont Investissement Québec et le Fonds de solidarité FTQ.

« Entrepreneurs qui ont des projets, les moyens d’assurer votre succès sont là, venez les chercher », dit d’entrée de jeu Dany Pelletier, premier vice-président, placements privés et investissements d’impact, au Fonds FTQ. Il dirige une équipe de 140 personnes ayant des antennes partout dans la province.

Depuis cinq ans, le fonds de travailleurs, bien connu des épargnants pour les avantages fiscaux qu’il permet, investit 100 millions de dollars en moyenne par mois dans l’économie du Québec, et cela va se poursuivre, indique M. Pelletier. « C’est lors des périodes de crise que nous déployons le plus de capital », dit-il.

Certes, le contexte est plus difficile pour certains actuellement, mais ce n’est pas généralisé. Les PME qui font face à des problèmes majeurs dans notre portefeuille sont des cas d’exception. On a déjà vu bien pire.

Dany Pelletier, premier vice-président, placements privés et investissements d’impact, au Fonds FTQ

La qualité du crédit sous surveillance

Taux d’intérêt élevés et inflation font en sorte que les nouveaux projets des PME sont plus difficiles à mettre en place. « Mais c’est dans ces circonstances que le rôle d’Investissement Québec (IQ) devient encore plus pertinent pour la réalisation des projets, surtout si nous sommes déjà impliqués dans l’entreprise », explique Bicha Ngo, première vice-présidente exécutive, placements privés, chez IQ.

Durant les périodes plus difficiles, la société d’État québécoise créée en 1998 offre plus de flexibilité afin de trouver des solutions de financement. « On suit de près l’évolution de la qualité du crédit des PME afin de les accompagner au besoin dans leurs initiatives visant à gérer leurs coûts plus efficacement », dit-elle. Mais elle ajoute qu’on ne perçoit rien de notable quant à une détérioration de la qualité du crédit des PME, du moins pour l’instant. Son message est sans équivoque. « Pour tout projet porteur et stratégique, on trouvera une façon de vous aider à le financer », dit-elle. Des 1200 personnes qui travaillent à IQ, 140 sont affectées aux fonds d’investissement et à la gestion spécifique.

De l’argent, mais aussi de l’accompagnement

Chez IQ autant qu’au Fonds FTQ, des équipes assurent l’accompagnement des PME dans leurs efforts de transformation numérique et de modernisation qui permettront une meilleure productivité. « Nous aidons les entreprises à faire les bons gestes pour assurer le développement durable de leurs projets, dit Dany Pelletier. Les grands donneurs d’ordre se tournent vers leurs fournisseurs, souvent des PME, pour soutenir leur approche verte. Les transitions verte et technologique sont deux tendances fortes, et nous offrons autant l’expertise que le capital pour soutenir les PME dans cette voie. » Grâce à ses fonds régionaux, le Fonds de solidarité de la FTQ possède autant une expertise régionale que sectorielle.

Le duo Investissement Québec-CRIQ (Centre de recherche industrielle du Québec) offre pour sa part un diagnostic sur la performance environnementale industrielle (PEI) qui permet d’identifier les occasions d’amélioration technologique de la PME en fonction de ses objectifs d’entreprise. « Grâce à ces informations, IQ est bien équipé quand vient le moment de prendre plus de risques sous forme de participation dans l’entreprise, même durant les périodes plus difficiles », dit Bicha Ngo.