En 2020, Groupe Frontenac, spécialisé dans la fabrication et l’impression de sacs en papier de toutes sortes, a construit une deuxième usine à Trois-Rivières. L’objectif ? Répondre à la demande grandissante pour ses produits et exporter davantage. Aujourd’hui, c’est plus de 50 % de la production qui prend le chemin des États-Unis, plus particulièrement du Midwest. Survol.

Autour des années 2000, Groupe Frontenac a commencé à exporter aux États-Unis. Si le processus a été simplifié par le libre-échange, la deuxième génération à la tête de Groupe Frontenac a été aux prises avec le protectionnisme et a dû se faire représenter par une agence manufacturière. « Ce qui nous a aidés, ce sont les mauvaises relations politiques entre les États-Unis et la Chine qui ont fait en sorte que les entreprises se sont tournées vers le marché nord-américain », raconte Martin Lefebvre, président de l’entreprise.

La pandémie, le boom du prêt-à-manger et de la livraison à domicile ont fait croître les affaires. Ce qui a eu le plus d’impacts, c’est le bannissement du plastique à usage unique par un bon nombre de provinces et d’États. Toutefois, les résistances sont nombreuses de la part d’une tranche de la population. « La Floride a reculé et le bannissement ne sera pas appliqué avant quelques années », observe l’entrepreneur. Résultat, l’offre est en ce moment suffisante pour répondre aux besoins du marché.

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Martin Lefebvre, président de Groupe Frontenac

Je suis un gros acteur au Canada, mais un petit aux États-Unis. La compétition est déjà en place. Ce qui va faire bouger les choses, c’est quand les politiques gouvernementales vont réellement agir pour la protection de l’environnement.

Martin Lefebvre, président de Groupe Frontenac

L’homme d’affaires déplore toutefois que les règles ne soient pas toujours appliquées ici. « Les contraventions sont prévues, mais elles ne sont pas données. Sur le terrain, je vois encore plein de commerçants donner des sacs en plastique. Si c’est comme ça ici, imaginez aux États-Unis dans les États plus conservateurs. »

Des exportations stratégiques

Groupe Frontenac se concentre sur des États limitrophes au Québec en raison des coûts de transport. « On veut garder nos prix compétitifs. Plus on va loin, moins on l’est. » L’entreprise a fait quelques exportations en Europe et dans les Caraïbes et ne rejette pas l’idée de recommencer. « Les exportations par bateau ne sont pas si compliquées ni très dispendieuses. Oui, il reste encore de la place pour nos produits chez nous et en Amérique du Nord, mais on regarde aussi du côté de l’Afrique du Nord, du Portugal et de l’Espagne en 2024. Tout dépend toujours des demandes », affirme-t-il.

Des atouts dans sa manche

Pour convaincre de futurs clients, il faut dire que Groupe Frontenac a plusieurs atouts dans sa manche. Entreprise familiale, elle s’assure d’offrir un service rapide et personnalisé aux clients. Elle veille aussi à fournir des produits qui répondent aux critères du développement durable. « Tous nos produits d’emballage sont fabriqués à partir de matières recyclées et recyclables à 100 %. Quant aux additifs tels que les encres et adhésifs, ils sont composés de pigmentations naturelles, de particules d’amidon de maïs, d’ingrédients biodégradables et d’eau », explique-t-il.

Avec près de 40 ans d’expertise dans le domaine manufacturier et plus de 100 employés, Groupe Frontenac travaille également à diversifier ses produits. « Nous avons de nouveaux produits autres que les sacs, comme des barquettes, et ce n’est pas terminé », conclut Martin Lefebvre.