Avec près de 2,9 millions de tonnes, le Québec est le premier producteur d’aluminium primaire en Amérique du Nord, et le quatrième dans le monde. Cette industrie plus que centenaire emploie quelque 30 000 personnes dans près de 1500 entreprises. Concrètement, à quoi sert cet or gris ? Où va-t-il ? La réponse en cinq points.

Transport

L’aluminium québécois est utilisé dans plusieurs domaines, dont celui du transport. « L’industrie emploie différents alliages dans la construction de véhicules et de matériel de transport commercial et, dans une moindre mesure, dans certains transports publics, comme les autobus », précise François Racine, PDG d’AluQuébec. En raison de sa légèreté et de sa durabilité, il devient un matériau de choix pour les camions, puisqu’il permet de diminuer le poids des véhicules et donc de réduire la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre.

Bâtiment et construction

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Le bâtiment représente un secteur incontournable pour l’aluminium québécois.

Le bâtiment représente un autre secteur incontournable pour l’aluminium québécois. « C’est un gros marché. La Stratégie québécoise de développement de l’aluminium encourage la Société québécoise des infrastructures (SQI) et la Société d’habitation du Québec (SHQ) à choisir l’aluminium dans différents usages », souligne François Racine. On l’utilise par exemple dans l’enveloppe des bâtiments commerciaux, institutionnels et résidentiels ou dans le cadrage des murs-rideaux qui parent les tours de bureaux.

Industrie maritime

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La construction maritime est un marché en croissance pour l’aluminium d’ici.

La construction maritime est un marché en croissance pour l’aluminium d’ici, selon François Racine. « Un certain nombre de fabricants utilisent de plus en plus d’aluminium pour faire leurs embarcations. Il y a par exemple eu des contrats intéressants pour des frégates de la Garde côtière canadienne, ou pour des bateaux de pêche dans la région de la Gaspésie », remarque-t-il. D’autres PME se spécialisent dans la fabrication d’infrastructures, comme des passerelles et d’autres équipements de marina.

Câbles électriques

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Le marché des câbles électriques a du potentiel pour l’aluminium.

Même s’il représente un plus petit marché, celui des câbles électriques a tout de même du potentiel. Les alumineries et les fabricants de câbles produisent des tiges directement à partir du métal liquide. Ensuite, ces tiges sont amalgamées pour fabriquer des fils électriques et des câbles. « Deux usines, l’une à Bécancour et l’autre au Saguenay, font des câbles électriques avec de l’aluminium », dit François Racine.

Exportations

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L’entreprise Verbom, établie à Valcourt, fait des pièces de carrosserie d’aluminium.

« Le marché américain est le principal acheteur d’aluminium primaire québécois. C’est un marché qui connaît une forte demande, et il est en déficit de production. » Selon l’Association canadienne de l’aluminium, 89 % des exportations totales d’aluminium primaire se rendent d’ailleurs au sud de la frontière. En ce qui concerne la transformation, les destinations varient. « On n’a jamais quantifié le volume d’aluminium exporté. Il prend la forme de différents produits finis et ce n’est pas facile d’en suivre la trace », admet François Racine. Il donne en exemple Verbom, établie à Valcourt, qui fait des pièces de carrosserie d’aluminium. Tesla fait partie de ses principaux clients. « Ils utilisent un procédé de transformation qui est peu utilisé à l’échelle mondiale. Ce procédé permet de mouler des pièces avec des coûts d’investissement moindres parce qu’il fonctionne avec des pressions moins élevées. C’est un beau succès québécois. »