En septembre, le Centre québécois de recherche et de développement de l’aluminium (CQRDA) s’est allié à Carbone Québec pour planter 500 arbres à Jonquière, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. L’organisme y voit une « façon sympathique d’essayer de compenser » les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie, et souhaite faire cheminer l’initiative.

« On n’a aucun doute que ça va améliorer les choses », lance d’entrée de jeu Gilles Déry, président-directeur général du CQRDA.

Le 23 septembre, lui-même et ses employés, mais également leur entourage et des membres de leur famille, ont retroussé leurs manches pour planter une petite forêt mixte notamment composée de chênes et de peupliers.

« [La plantation des arbres apporte] des avantages connexes comme le retour accéléré de la biodiversité, la clarification de l’eau des bandes riveraines ou la prévention de l’érosion des berges », ajoute à ce sujet Jean-Philippe Levasseur, président de Carbone Québec.

Cette journée-là, une quarantaine de personnes, guidées par les conseils de Carbone Québec, ont participé à l’effort sur le terrain agricole de la Fromagerie Blackburn, à Jonquière. Le projet, situé près de l’autoroute de l’Aluminium, a thématiquement été baptisé « Forêt de l’aluminium ».

C’est bien cute, acheter des crédits carbone. Mais quand on comprend tout ce qu’il y a derrière, qu’on peut rentrer des familles et des gens de différents âges là-dedans, c’est un beau geste et ça ne peut qu’être porteur d’avenir.

Gilles Déry, président-directeur général du CQRDA

Les arbres ont été plantés près des berges, question de maximiser les bienfaits écologiques que leur présence pouvait entraîner. Il y avait également un souci de transmission des connaissances pour les participants, qui en ont appris sur le boisement, les cabanes d’oiseaux, les hôtels pour insectes et les sites de tambourinage pour perdrix.

« Ç’a été très formateur, très intéressant. Tout le monde est sorti de là avec de bons souvenirs », souligne M. Déry.

Idées vertes

Le secteur de l’aluminium, comme plusieurs autres, dit se soucier davantage de l’environnement qu’avant.

« J’ai eu l’occasion de discuter avec Alcoa Canada dans des rencontres plus formelles, raconte Gilles Déry. Le président, Louis Langlois, dit qu’il se préoccupe de ça, toute la question écologique. Dans toute la mesure du possible, on essaie de faire ce qu’on peut pour respecter ça. »

L’idée du CQRDA, désormais, est d’inciter ses membres à imiter la Forêt de l’aluminium de Jonquière. Le centre dit faire de la sollicitation, et prévoit être « en mesure de faire des confirmations d’ici la fin de cette année » pour ce qui est des nouveaux terrains de plantation.

L’objectif dans un horizon de deux ou trois ans, c’est qu’on ait pu développer ce concept dans les principales régions où on a de l’activité en aluminium. Non seulement avec de grandes entreprises, mais aussi des moyennes et des petites.

Gilles Déry, président-directeur général du CQDRA

Ainsi, des endroits comme le Centre-du-Québec ou la Côte-Nord seront sollicités par le CQRDA. Des projets sont à l’étude et certains terrains sont même réservés pour une acquisition future potentielle.

« C’est une très belle collaboration. C’est un secteur qui veut une prise de conscience. On est hyper enthousiastes pour les phases 2 et 3 », glisse Jean-Philippe Levasseur.

« Nous, c’est notre vision d’inspirer les gens pour qu’ils prennent les changements climatiques au sérieux. »