Ce soir a lieu au bar L’Idéal, rue Ontario, une collecte de fonds agençant vin et piano pour le jeune organisme Les Petits Géants, qui vise grand.

Ce n’est pas parce que son président a manqué de quoi que ce soit enfant qu’il a voulu mettre sur pied cet organisme amassant des fonds pour aider les enfants défavorisés du Grand Montréal, au contraire.

« J’ai vécu une enfance magnifique, avec des parents super présents », raconte Jean-François Barrette en entrevue. C’est sa propre chance « à la loterie de la vie » qui a constitué l’étincelle de départ des Petits Géants. « C’était très naïf, je me disais simplement que ce serait cool de redonner. »

PHOTO FOURNIE PAR LE MOUVEMENT LES PETITS GÉANTS

Jean-François Barrette, président du Mouvement Les Petits Géants

En 2018, il a vendu à son partenaire d’affaires ses parts dans l’entreprise de logistique et de transport qu’ils ont cofondée et, en 2019, voyait le jour le Mouvement Les Petits Géants, devenu en 2020 un organisme de bienfaisance enregistré à l’Agence du revenu du Canada, ce qui permet de remettre des reçus fiscaux de dons.

« C’est vraiment important pour aller chercher du financement, souligne le fondateur. Toutes les fondations le diront : le financement, c’est le nerf de la guerre. »

À petits pas

Les Petits Géants a amorcé ses activités avec le Cercle des fermières du Québec notamment, qui a confectionné tuques et mitaines à la main pour 650 élèves d’Enfant-Soleil, dans l’arrondissement de Saint-Laurent, école primaire classée au rang maximal de défavorisation.

« Mais je ne voulais pas juste être un organisme de plus », indique M. Barrette. En 2022, lors d’une nuit d’insomnie, lui est apparu le concept de l’organisme : parrainer des enfants globalement et à long terme afin d’ultimement rompre le cycle de pauvreté.

Par l’entremise de huit services essentiels – financement, tutorat, alimentation, sports, vêtements, mentorat, effets scolaires et santé –, les enfants acquièrent jusqu’à leur majorité des aptitudes pour devenir autonomes.

On est convaincus que c’est la meilleure chose à faire pour avoir un impact durable. Notre but n’est pas de donner du poisson ; c’est d’apprendre aux enfants à pêcher. C’est toute la société qui en sort gagnante.

Jean-François Barrette, président du Mouvement Les Petits Géants

L’organisme récolte les fonds servant à payer ses partenaires de services, notamment Succès Scolaire, les éditions Dentine et Mathias, et l’Association Dysphasie+, services dont bénéficient gratuitement les enfants.

M. Barrette se fie à l’expertise des directions d’école et intervenants communautaires scolaires, et à d’autres partenaires, pour sélectionner les enfants ayant besoin d’accompagnement.

En mars dernier s’est amorcé le tout premier parrainage, celui de Tamara*, qui a entre autres bénéficié de traitements orthophoniques. « Voir les résultats bénéfiques du tutorat sur la vie de cette petite fille, c’est ce qui me rend le plus fier », dit M. Barrette, ému. L’an prochain, il souhaite aider une vingtaine d’enfants.

Le mot « mouvement » dans le nom légal de l’organisme n’est pas fortuit, conclut son fondateur. « Je voulais lancer un mouvement. Sans mettre de lunettes roses, j’ai quand même de grandes ambitions. J’aimerais qu’à long terme, on sorte du Grand Montréal, qu’on vise pancanadien. C’est un concept qui peut même s’appliquer partout dans le monde. »

* Prénom fictif