Chaque année, les meilleures équipes de sauvetage minier s’affrontent dans une compétition provinciale. Le prochain rendez-vous, qui se déroulera le printemps prochain à Val-d’Or, marquera le 60anniversaire de l’évènement. Survol.

Des sauveteurs de tous les horizons

Même si le nombre d’incidents miniers est faible au Québec, toutes les mines souterraines doivent avoir une équipe de sauvetage minier. Le nombre de sauveteurs dépend du nombre d’employés. Par exemple, six sauveteurs sont exigés pour une mine de 50 employés ou moins, et 21 sont requis pour une mine de 250 employés et plus.

Ceux qui désirent embrasser ce rôle le font de façon bénévole et ils peuvent provenir de tous les horizons : mécanicien, électricien, infirmier, opérateur, etc. « Le fait d’avoir une équipe multidisciplinaire est un gage de réussite parce qu’elle va être prête à résoudre n’importe quelle situation », explique Jean Proulx, chef du Service du sauvetage minier à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

La sélection

Ne devient toutefois pas sauveteur qui veut, car il faut passer à travers un processus de sélection ardu. « C’est la CNESST qui a la responsabilité de la formation continue. Au départ, les volontaires doivent prouver leurs capacités durant trois jours à travers différentes épreuves. Ensuite, tous les deux mois, il y a de la formation continue. C’est un processus extrêmement standardisé pour la vingtaine de mines en activité », explique Jean Proulx.

PHOTO FOURNIE PAR LA CNESST

L’équipement requis peut parfois rebuter certains participants.

Au programme, méthodes de sauvetage en cas d’incendie ou de dégagement de gaz nocifs, manœuvres lorsque la visibilité est nulle, reprise des activités minières après un évènement critique, etc. « Il y a des candidats qui se rendent compte qu’ils ne sont pas en mesure d’exécuter les protocoles en raison de l’appareil respiratoire ou parce qu’ils ne sentent pas à l’aise avec la visibilité réduite due à un incendie. »

En préparation pour le jour J

Chaque automne, un responsable de la CNESST visite les différentes mines et, avec une grille de pointage, il évalue la performance de l’équipe de sauveteurs.

Afin de bien se préparer, les équipes vont s’entraîner intensément parce qu’elles veulent être sélectionnées. Pour nous, c’est un plus, car cela permet de maintenir les connaissances à jour.

Jean Proulx, chef du Service du sauvetage minier à la CNESST

Au retour des Fêtes, les six meilleures équipes seront invitées à participer à la compétition provinciale. « Cette année, c’est exceptionnel puisque nous invitons toutes celles qui le désirent à participer. À l’heure actuelle, 14 équipes seront présentes le printemps prochain », explique Jean Proulx.

Le jour J

Lors du jour J, les équipes sélectionnées exécutent leur savoir-faire à travers six microsimulations qui reprennent les quatre grands thèmes enseignés lors des formations. Les juges ? Des pairs qui sont du domaine. « Pour les équipes, oui, il y a une question d’honneur, mais pour nous, c’est aussi une manière de valider nos enseignements et de mesurer la qualité de la formation. Oui, le matériel et les outils évoluent, mais les principes de sauvetage restent les mêmes. C’est donc une façon de nous recadrer. »

Affronter les meilleurs au monde

L’équipe qui aura remporté les honneurs aura la chance d’affronter les meilleures équipes de sauvetage du monde. La compétition est relevée et des pays comme la Pologne sont difficiles à déloger. La prochaine édition aura lieu en Colombie en septembre 2024.