En 1983, le recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Claude Pichette, a mis sur pied le campus de Laval dans l’optique d’étendre l’accessibilité à l’université au-delà du centre-ville de Montréal. Quarante ans plus tard, alors qu’il est temps de dresser un bilan, la haute direction juge voir dans sa contribution économique, scientifique et sociale un « grand succès dès le début ».

En quatre décennies, ce sont 28 000 diplômés de l’UQAM qui ont passé une partie de leur parcours aux études supérieures au campus de Laval. Parmi eux, 7000 y ont réalisé l’entièreté de leur cheminement.

« Les universités contribuent beaucoup au développement économique par leur présence, par le fait qu’il y a de la main-d’œuvre en formation et donc accessible pour les employeurs. La présence des universités change et transforme un milieu urbain », avance Stéphane Pallage, recteur de l’UQAM, en entrevue avec La Presse.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Depuis sa création en 1983, 28 000 diplômés de l’UQAM sont passés par le campus de Laval.

Le projet de revitalisation des artères commerciales, avec l’Observatoire de la consommation responsable, est un bon exemple. Celui-ci « a mis son laboratoire de recherche expérimentale au service de la Ville de Laval lors d’une entente conclue en 2021 pour faire de Laval un laboratoire d’innovation à ciel ouvert sur l’industrie 4.0, où on peut suivre les acheteurs et voir comment se déterminent leurs achats, en particulier dans le contexte des produits qui sont bios et durables. »

« C’est un projet que je trouve très intéressant parce que le commerce change. On a besoin de ce genre de projet pour voir comment mieux rejoindre les consommateurs », commente M. Pallage.

« Nos professeurs et nos chercheurs aiment beaucoup collaborer avec la Ville, avec Tourisme Laval, poursuit-il. Il y a une volonté d’agir de notre côté. »

Preuves à l’appui : le projet de verdissement des artères, des rues, des ronds-points et des bordures d’autoroute pour les rendre « plus sabbatiques ». Le projet Canopée, qui vise à faire « le renforcement de toute la diversité des arbres de la Ville ». Ou le fait que le campus soit à l’écoute des institutions financières et de la municipalité pour ajouter certaines formations, comme il l’a fait en planification et en communications.

C’est par l’entremise de ces projets, mais aussi grâce à des investissements en recherche totalisant un million de dollars au cours de la dernière décennie et à la collaboration avec des entreprises locales que le campus aspire à faire une différence.

Accessibilité et impact

Aujourd’hui, dans un bâtiment réservé aux installations uqamiennes situé à même le collège Montmorency, 24 programmes d’études touchant plusieurs domaines sont offerts, une brochette de possibilités qui « rejoint beaucoup les intérêts de la communauté de Laval », selon le recteur.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Stéphane Pallage, nouveau recteur de l’UQAM

À l’époque, notre mission était de rendre l’éducation supérieure accessible en français. Cette mission demeure pertinente. On a plusieurs étudiants de première génération universitaire, qui permettent une mobilité sociale très importante à leur famille.

Stéphane Pallage, recteur de l’UQAM

Lidia Divry, directrice de Laval économique, abonde dans ce sens. Elle affirme que le campus a « permis de rendre l’éducation supérieure accessible à un plus grand nombre de Lavallois et résidants de la Rive-Nord ».

« On ne peut qu’applaudir leur initiative d’intensifier depuis plusieurs années l’offre de formation pour toujours mieux répondre aux besoins de main-d’œuvre, et ce, dans des domaines clés porteurs d’avenir », ajoute-t-elle.

Dans les prochains mois, le recteur prévoit proposer la création d’une faculté en santé, afin de pallier l’inexistence des programmes comme la médecine, la nutrition, l’ostéopathie ou les sciences infirmières.

« Ce qui sera offert à Laval n’est pas déterminé encore. Mais je m’attends à ce que dans les prochaines années, on ait de nouvelles choses. »

Ayant également des campus à Saint-Constant, Longueuil et Terrebonne, l’UQAM envisage de faire pareil à Repentigny – toujours dans une optique d’amélioration de l’offre en éducation supérieure.