Au début d’octobre, le centre de recherche Kemitek a reçu un financement de 580 000 $ de la part de Développement économique Canada pour les régions du Québec. Cette contribution à l’organisme affilié au cégep de Thetford Mines s’inscrit dans un effort d’Ottawa pour contribuer à l’innovation, ainsi qu’au développement de technologies et de produits verts.

Concrètement, Kemitek utilisera cette somme pour faire l’acquisition de nouveaux équipements hautement spécialisés dans son champ d’expertise, soit la « chimie verte et la mise en l’échelle des procédés chimiques ».

« Certains équipements ont déjà été acquis et installés, affirme David Berthiaume, directeur général de Kemitek. Par exemple, un nouveau réacteur qui permet de faire des réactions en flux continu au lieu de le faire séparément. C’est un appareil qui permet de faire de la chimie au niveau du laboratoire. »

L’organisme à but non lucratif, qui est l’un des 59 centres collégiaux de transfert des technologies (CCTT) de la province, collabore étroitement avec les PME québécoises. Sur place, ses équipements sont disponibles pour réaliser une « mise à échelle des procédés », en transférant le procédé d’une usine pilote en laboratoire vers une véritable production en usine commerciale.

Pour l’année 2022-2023, Kemitek a contribué à l’innovation et à la recherche pour 61 clients locaux, mais aussi internationaux, dont 80 % sont des PME. Les 20 % restants sont de grandes entreprises.

« On les accompagne dans toutes les étapes, décrit M. Berthiaume. L’entreprise va ensuite être capable de montrer ses ventes et convaincre les investisseurs de miser sur ses infrastructures. »

PHOTO FOURNIE PAR KEMITEK

Kemitek compte 35 employés, étudiants et professeurs travaillant dans ses installations, qui sont externes à celles du cégep de Thetford Mines.

Un rêve de recherche verte

Fondé en 2003, le centre présente un chiffre d’affaires annuel de 3,5 millions de dollars. Possédant des équipements valant approximativement 20 millions, il a bénéficié de plusieurs subventions – provinciales et fédérales – qui lui ont permis d’évoluer significativement à travers les années.

« On a commencé dans un bureau au cégep : deux chaises, deux bureaux, pas d’ordinateur, avec un rêve et la vision de créer un centre de recherche de calibre international », dit-il en souriant.

On était juste deux et on est aujourd’hui 25 employés, 35 si on compte les étudiants et les professeurs qui nous aident. On a des clients en France, aux États-Unis et en Ontario… On a réussi à se positionner dans le marché mondial.

David Berthiaume, directeur général de Kemitek

À ses yeux, l’approche environnementale est cruciale. Réduction de l’énergie consommée et des émissions, utilisation de matières bios, procédés pour diminuer les déchets... Kemitek dispose d’une douzaine de notions stratégiques qui sont utilisées pour rendre tous ses projets plus écologiques.

Pour lui, il est « essentiel » de s’adonner à la lutte contre les changements climatiques au meilleur de ses connaissances. « On apporte une partie de la solution du puzzle, pense-t-il. On ne réduira pas tout à nous seuls, mais ce qu’on réussit à faire, on est bien fiers de ça. »

Changements climatiques

Soraya Martinez Ferrada, ministre fédérale du Tourisme et ministre responsable de Développement économique Canada pour le Québec, ciblait justement les changements climatiques comme grand défi de l’époque actuelle lors de l’annonce de financement, en octobre.

« Il est donc primordial d’encourager les entreprises et les organismes de chez nous à développer des procédés et des produits plus verts, chez nous. Le projet de Kemitek saisit les occasions offertes par l’économie verte et favorise la compétitivité de nos industries et la croissance économique », y déclarait-elle.

« On est un exemple de CCTT, mais il y en a 59 au Québec. Ils sont là pour aider les entreprises à innover, ajoute-t-il. Un CCTT est une porte d’entrée. Les entreprises ne doivent pas hésiter à nous faire part de leurs enjeux et nous allons les accompagner », dit David Berthiaume.