Depuis la pandémie, il est de moins en moins rare de voir des gens s’occuper eux-mêmes de leurs placements, mais qu’en est-il des régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) ? Comment et pourquoi détenir un REER autogéré ? Quels faux pas éviter ? Survol en cinq questions.

Qu’est-ce qu’un REER autogéré ?

Comme son nom l’indique, lorsqu’un investisseur possède un REER autogéré, c’est qu’il s’occupe lui-même de ce portefeuille de placement. Les déductions fiscales resteront les mêmes, mais il n’y aura pas d’honoraires à payer pour des conseils en planification financière.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

William St-Sauveur, fiscaliste et planificateur financier pour les Services financiers Planica

« Un investisseur peut avoir uniquement ce type de REER, mais il peut aussi choisir un mode hybride, c’est-à-dire qu’une partie est autogérée et l’autre administrée par un planificateur financier. Il existe aussi la formule des robots qui ne donnent pas de conseils, mais qui vont s’occuper de déterminer les placements. Parfois, un client s’occupe lui-même de ses placements, mais nous donne un mandat partiel pour avoir des conseils ponctuels en planification financière », décline William St-Sauveur, fiscaliste et planificateur financier pour les Services financiers Planica.

Comment cela fonctionne-t-il ?

D’abord, pour détenir un REER autogéré, il faut ouvrir un compte sur un site transactionnel. « Une personne X ne peut pas aller à la Bourse et acheter elle-même des titres, elle doit passer par un intermédiaire », explique Julien Michaud, actuaire à l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Disnat, Wealthsimple, Questrade, RBC, etc., il existe des dizaines de plateformes sur le marché. Afin qu’on puisse s’assurer de faire affaire avec une organisation reconnue, l’AMF met en ligne un registre des entreprises et des individus autorisés à exercer. Une fois sur le site, il faudra remplir un questionnaire et il faudra sélectionner le type de compte désiré, dans ce cas-ci le REER.

Consultez le site de l’Autorité des marchés financiers

À qui le REER autogéré convient-il ?

Julien Michaud confirme qu’il existe un véritable regain d’intérêt pour les REER autogérés depuis la pandémie. Au pays, 44 % des investisseurs qui ont ce type de REER font ce choix parce qu’ils aiment tout simplement ce type de gestion, selon la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario. Près de 34 % d’entre eux le font parce qu’ils considèrent que les conseils sont trop coûteux. À 60 %, ce sont majoritairement des hommes et la moyenne des investissements est de 60 000 $. Fait intéressant, 64 % d’entre eux sont satisfaits de leur expérience.

PHOTO FOURNIE PAR DESJARDINS GESTION DE PATRIMOINE

Mariane Gilbert, conseillère principale en gestion de patrimoine chez Desjardins Gestion de patrimoine

Mariane Gilbert, conseillère principale en gestion de patrimoine chez Desjardins Gestion de patrimoine, émet toutefois cet avertissement : « Il faut avoir du temps parce que cela prend beaucoup d’énergie. Ce sont souvent des passionnés de la finance qui ont des connaissances supérieures à la moyenne dans ce domaine. On doit aussi être une personne qui maîtrise ses émotions et qui ne prend pas de décisions de manière impulsive. »

Quels sont les faux pas à éviter ?

Parmi les dangers potentiels nommés par les experts, il y a vendre au mauvais moment, ne pas diversifier son portefeuille, ne pas se poser de questions quant aux raisons de posséder un REER et ne pas remplir son profil d’investisseur. « Un conseiller a pour rôle de poser les bonnes questions pour vous amener à réfléchir à vos objectifs. Il faut toujours savoir pourquoi on fait les choses lorsqu’on agit seul », estime Mariane Gilbert.

Personne ne connaît l’avenir et le passé n’est pas toujours garant de l’avenir. Ne tentez pas de faire des coups de circuit et, surtout, ne tombez pas amoureux d’un titre.

Julien Michaud, actuaire à l’Autorité des marchés financiers

Comment en savoir plus ?

Même si ce type de gestion lui enlève des clients, William St-Sauveur croit que les REER autogérés sont là pour de bon. « Je vois cela d’un bon œil parce que cela veut dire que de plus en plus de gens s’intéressent à leurs finances personnelles et rien n’empêche d’avoir un mode hybride afin d’obtenir des conseils en planification financière. »

Pour ceux qui souhaitent tenter l’expérience, l’AMF a mis en ligne une section réservée aux investisseurs autonomes et met à la disposition du public un outil pour déterminer son profil d’investisseur. Il est également possible de tester ses connaissances gratuitement en essayant Bourstad, qui offre des simulations boursières.

Consultez le site de l’Autorité des marchés financiers (investisseurs autonomes) Consultez le site de l’Autorité des marchés financiers (profil d’investisseur) Consultez le site de Bourstad