La firme gaspésienne Pesca Environnement a récemment annoncé l’ouverture de nouveaux bureaux à Baie-Comeau. Alors que la transition énergétique fait augmenter les besoins d’accompagnement en consultation environnementale, la seconde génération de l’entreprise familiale s’apprête à prendre les rênes. Profil d’une famille au service de l’environnement, de génération en génération.

En 1991, Marjolaine Castonguay a donné naissance à deux bébés : son fils, Sylvain, et son entreprise, Pesca Environnement. Une trentaine d’années plus tard, le premier est devenu directeur du développement des affaires du second et se voit de plus en plus léguer les commandes opérationnelles.

La firme de 60 employés qui pilote aujourd’hui des équipes un peu partout au Canada à partir de Carleton-sur-Mer compte également sur l’expertise des deux autres enfants de la fondatrice : Marie-Flore Castonguay, urbaniste, et Jean-Pierre Castonguay, géographe.

Concrètement, Pesca accompagne les entreprises sur le plan environnemental dans le cadre du développement de projets énergétiques tels que la construction de parcs éoliens ou de barrages hydroélectriques.

Elle soutient des entreprises comme Innergex, Boralex, Kruger ou Invenergy à toutes les étapes du développement de leurs projets, de l’idéation à la construction. Elle réalise par exemple des études d’impacts environnementaux et sociaux, des inventaires et aménagements fauniques ou encore des évaluations environnementales de sites.

Pesca a notamment accompagné Innergex dans le développement de la centrale hydroélectrique Innavik, qui permet depuis 2023 aux habitants d’Inukjuak d’avoir accès à une source d’énergie renouvelable et de diminuer leur consommation de pétrole.

Parmi les 16 grands projets en développement éolien au Québec en 2023, Pesca collaborait à 10 d’entre eux. Parler de croissance est donc un euphémisme dans le contexte de transition énergétique actuel.

Cap vers le nord

Plusieurs projets se pointent également à l’horizon sur la Côte-Nord. C’est pourquoi Pesca y ouvre un nouveau bureau, qui nécessitera l’embauche de quatre personnes d’ici le printemps. « Nous participons à plusieurs projets à Baie-Comeau, notamment en lien avec l’hydrogène vert. Nous voulions donc être présents pour de l’accompagnement localement », explique Marjolaine Castonguay.

Selon elle, cette tendance à la hausse sera loin de s’estomper au cours des prochaines années. « L’ensemble des projets auxquels nous avons collaboré de 2004 à 2022 totalisait 4000 mégawatts. D’ici 2035, le gouvernement veut en produire 10 000 de plus, soit environ 1000 mégawatts par année ! », illustre-t-elle.

Qu’à cela ne tienne, Pesca avait prévu la supercroissance des besoins et est aujourd’hui prête à y faire face. « En 2021, Sylvain m’a offert un livre sur l’hypercroissance d’entreprise et il m’a dit : “Ma PDG et maman préférée, attache ta tuque !” », confie en riant la présidente-directrice générale.

Trente nouvelles personnes ont donc été embauchées l’an dernier, et une quarantaine de recrues devraient rejoindre les rangs de l’entreprise cette année.

Selon Marjolaine Castonguay, l’un des défis est de dénicher des spécialistes polyvalents afin de continuer à répondre à la demande des clients. L’entreprise tente donc de trouver des gens qui ont plusieurs expertises.

Elle confie toutefois que lorsqu’il est question d’environnement, la jeune génération répond présente : « Nous sommes dans les professions du futur. Ils souhaitent prendre part à ce projet de société qui répond aux valeurs de sobriété énergétique. »