Que vous soyez néophyte ou un investisseur aguerri, il est bon de se rappeler quelques conseils avant d’investir dans un CELI. De quoi s’agit-il ? Combien peut-on cotiser ? Pour quels besoins ? Quels faux pas éviter ? Réponses avec deux experts.

Un total de 95 000 $ pour 2024

Le CELI est un compte d’épargne libre d’impôt qui existe depuis 2009. Il est offert à tous les résidants du Canada qui possèdent un numéro d’assurance sociale et qui ont 18 ans et plus. Les droits de cotisation commencent dès que vous atteignez cet âge, et ce, même si vous n’avez jamais ouvert de CELI. « Si vous êtes né en 1991 ou avant et que vous n’avez jamais mis d’argent dans un CELI, votre plafond de cotisation est de 95 000 $ en 2024. Le plafond de cotisation est passé de 6500 $ en 2023 à 7000 $ pour cette année », explique Steve Adam, conseiller en sécurité financière pour le Groupe Cloutier.

Des revenus de placement non imposés

Lysanne Ricard, conseillère en sécurité financière chez Argus, est d’avis que tout le monde devrait avoir un CELI. Contrairement au régime enregistré d’épargne-retraite (REER), le CELI n’est pas un moyen de réduire son impôt, mais son avantage réside dans le fait que les revenus de placement ne sont pas imposés. « On peut l’ouvrir soi-même par l’entremise d’une plateforme en ligne ou en étant accompagné d’un professionnel. Règle générale, les retraits ne sont pas non plus imposés et on peut retirer son argent quand bon nous semble, peu importe le besoin. »

PHOTO SYLVAIN MAYER, LE NOUVELLISTE

Lysanne Ricard, conseillère en sécurité financière chez Argus

Même si le CELI est un bon choix, il est bon tout de même de discuter de son projet afin d’appliquer la meilleure stratégie. « Si l’on veut acquérir une propriété, on est mieux d’envisager le CELIAPP [compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété]. Si on a un haut revenu et que l’on paie beaucoup d’impôts, investir dans un REER et mettre le remboursement d’impôt dans un CELI est peut-être une meilleure option. Chaque situation doit être évaluée individuellement par un conseiller », estime Steve Adam.

Un véhicule, à vous de choisir le moteur

Selon les observations de Lysanne Ricard, plusieurs pensent que les comptes CELI ne font pas de rendement. À cela, elle répond que le CELI est un véhicule et que c’est à l’investisseur d’en choisir le moteur, c’est-à-dire de se faire conseiller sur l’endroit où son argent pourrait être investi.

Le rendement va dépendre du profil de l’investisseur et du portefeuille de fonds qu’il aura choisi. Oui, on peut perdre de l’argent même avec un CELI, mais on peut aussi en faire beaucoup.

Lysanne Ricard, conseillère en sécurité financière chez Argus

Afin de voir des résultats, elle suggère de laisser son argent placé durant au moins trois ans. « Il faut laisser le temps à l’investissement de faire du rendement. »

La diversification du portefeuille est une stratégie incontournable pour tous les investissements, selon Steve Adam. « Il ne faut pas devenir amoureux d’un titre et mettre tout son argent au même endroit. » Attention toutefois, détenir plusieurs comptes CELI dans différentes institutions ne veut pas nécessairement dire que l’on a un portefeuille diversifié.

Attention aux retraits

Le CELI n’est pas un compte en banque, il est important de surveiller ses cotisations et ses retraits pour ne pas dépasser le plafond maximum, sans quoi l’Agence du revenu du Canada (ARC) va calculer un impôt de 1 % par mois sur les sommes excédentaires qui ont été versées, plus intérêts. Il est possible de vérifier auprès de l’ARC son droit de cotisation, mais attention, les informations ne sont pas toujours à jour, d’où l’importance de ne pas s’éparpiller et de tenir un registre de ses investissements.