Les projets d’envergure comme celui de la promenade Samuel-de-Champlain, à Québec, sont l’œuvre de grandes équipes. De la première étincelle à la réalisation finale, une horde de personnes sont impliquées. Discussion avec Jérôme Després-Grenier, ingénieur et directeur de projets pour le Groupe Deric.

Vous avez contribué à la réalisation de la promenade Samuel-de-Champlain, à Québec. Un projet d’envergure qui redonne aux citoyens l’accès aux berges du fleuve Saint-Laurent. Quel était votre rôle ?

Le projet de la promenade Samuel-de-Champlain est un projet d’architecture. En tant que compagnie de construction, nous avons obtenu le mandat de réalisation des travaux à la suite d’un appel d’offres public. Notre client principal était la Société québécoise des infrastructures qui, elle, agissait pour la Commission de la capitale nationale. Pomerleau était le gestionnaire de projet et nous, le constructeur.

Tout le travail de conception avait été développé en amont. Comme entrepreneur, quand on réalise le projet, on s’occupe du volet technique. Il faut trouver les solutions et la façon d’y arriver avec la créativité nécessaire. Souvent, dans de gros projets comme ça, il n’y a pas nécessairement des méthodes et des procédures de travail qui sont des copiés-collés qu’on peut appliquer d’un projet à l’autre. Il faut faire preuve d’innovation et de créativité et développer des méthodes qui sont spécifiques aux enjeux et aux contraintes qu’on a.

PHOTO FOURNIE PAR GROUPE DERIC

Jérôme Després-Grenier, ingénieur et directeur de projets pour le Groupe Deric

Quelles ont été les principales contraintes ?

En cours de projet, la livraison a été devancée, ce qui a chamboulé les plans. Comment accélérer les travaux, à l’approche de l’hiver, pour permettre de satisfaire le client dans ses demandes ? On a eu l’idée de construire un mégadôme par-dessus toute la grande piscine pour être capable de travailler pendant l’hiver et être capable d’atteindre la date de fin de réalisation des travaux. C’est un bel exemple du type d’innovation qui a été mis en place sur ce chantier.

Avez-vous connu des imprévus ?

À quelques mois du livrable, il y a eu une marée exceptionnelle qui a causé des dommages, entre autres à un bâtiment qui venait d’être construit. Il a fallu trouver une autre façon de se coordonner et de mettre les bouchées doubles pour finaliser le projet à temps.

Quel a été votre plus grand défi sur ce projet ?

Le plus gros défi était d’atteindre la qualité attendue du projet. Il fallait que notre attention soit tournée, oui, vers l’échéancier et la rentabilité parce que ça reste que c’est une phase importante du projet, mais la grande partie, c’était de s’assurer de respecter la qualité qui était attendue par le projet parce que sans ça, on n’allait pas y arriver. Ne pas atteindre les standards de qualité, ça veut dire reprendre des ouvrages, ça veut dire que tout ça a un effet sur les délais, les coûts. Il fallait bien le faire une seule fois et bien comprendre c’était quoi, tous les milliards de contraintes qui s’additionnaient l’une sur l’autre de façon à ce qu’on le fasse une fois avec la bonne méthode de travail et le bon séquençage de travail.

Quel est le sentiment qui vous habite après avoir pris part à un tel projet ?

Fier et soulagé. Je pense que c’est un grand sentiment de fierté. Ce type de projet là, on est chanceux de l’avoir fait comme entreprise et je suis chanceux d’avoir travaillé dessus. Je ne pense pas que tu as vingt occasions comme ça dans ta carrière. C’est des projets qui ne sortent pas souvent et qui ont un petit plus. Ça laisse une marque, mettons, dans une ville. Je pense que c’est le sentiment qu’on a tous, la fierté de l’accomplissement et de la qualité de la réalisation de ce qu’on a fait. La fierté aussi d’avoir traversé beaucoup d’obstacles. Ça rend tout ça particulier.