Il y a un mois, la chaire de recherche Mobilité sur l'évaluation et la mise en oeuvre de la durabilité en transport était inaugurée à Polytechnique. Alors que de nombreux projets sont prévus à Montréal dans les infrastructures de transport, cette nouvelle plateforme de recherche arrive à point nommé.

Prolongement des lignes de métro, système de vélos en libre-service, construction de ponts, réaménagement d'artères: comment évaluer l'impact de tous ces changements sur les individus, sur la santé publique et sur l'environnement? Répondre à cette question est la mission de la nouvelle chaire.

«L'objectif est de développer des outils pour mesurer tous les impacts de ces différents projets et de comparer des scénarios potentiels», explique Catherine Morency, professeure adjointe au département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique et titulaire de la chaire Mobilité.

«Actuellement, il y a déjà des outils qui sont utilisés pour mesurer ces impacts, mais nous avons besoin de nouvelles bases de données pour refléter des phénomènes qui ne sont pas pris en compte, ajoute-t-elle. Dans le contexte de la chaire, nous voulons élargir l'éventail des outils de mesure et établir des méthodes et des modèles pour aider à mieux choisir les projets qui seront faits. On essaie de rendre les choix plus transparents et plus objectifs pour qu'ils reflètent les préoccupations actuelles de la collectivité. Mais le processus décisionnel ne relève pas de nous.»

Des exemples de projets de recherches envisagés: la valorisation des données fournies par la carte à puce, l'étude objective des modes de transport actifs comme le vélo ou la marche, ou l'incidence des espaces de stationnements sur la gestion de la demande de transport.

Quatre partenaires collaborent aux travaux de la chaire Mobilité: la Direction des transports de la Ville de Montréal, l'Agence métropolitaine de transport, le ministère des Transports du Québec et la Société de transport de Montréal. La Chaire bénéficiera d'un financement de 875 000$ sur cinq ans de la part de ces institutions.

Une branche qui se développe

Avec l'expansion des villes partout dans le monde et l'augmentation de la population, les enjeux reliés aux déplacements sont de plus en plus importants. L'étude de la mobilité fait partie du génie des transports, qui relève du génie civil. Plusieurs groupes de recherche sont très actifs dans ce domaine un peu partout, explique Catherine Morency.

«On voit des centres de recherche se développer, par exemple le centre multidisciplinaire Cities à Toronto, dit-elle. Des postes de professeurs en génie des transports s'ouvrent, et on voit plus d'étudiants se spécialiser dans le domaine de la planification des transports. C'est un secteur est très dynamique.»