Jouer à Pikmin 4, c’est comme s’empiffrer de bonbons, sans les maux de cœur. Mais attention : derrière ce jeu enfantin qui consiste à contrôler des plantes joyeuses et multicolores se cache une redoutable mécanique, plus complexe qu’il n’y paraît.

Difficile de croire qu’il n’y a pas eu de nouvel opus de la franchise de Nintendo Pikmin depuis maintenant 10 ans, à l’époque de la mal-aimée WiiU. On a eu droit à un rafraîchissement du dernier épisode en 2020 avec Pikmin 3 Deluxe pour la Switch, et des versions haute définition des épisodes 1 et 2 sont promises cet automne.

Sauver Olimar

Pikmin 4, qui arrive sur les tablettes ce vendredi 21 juillet, reprend les mêmes prémisses de la franchise depuis 2001. Des explorateurs atterrissent sur une planète inconnue et y découvrent une faune et une flore bigarrées, parmi lesquels les Pikmin, enthousiastes et serviables. Ceux-ci sont un « mélange mystérieux de plante et d’animal » et viennent en couleurs différentes, chacune ayant ses capacités. C’est en les cultivant et en les commandant qu’on arrive à résoudre des énigmes, récolter des trésors, abattre les ennemis et avancer dans l’histoire.

La mission, en 2023, consiste à explorer une planète inconnue sur laquelle s’est écrasé le capitaine Olimar, le personnage du premier jeu Pikmin. Une équipe de six secouristes est également portée disparue. C’est à vous, personnage dont vous décidez au départ de l’apparence et du nom, de retrouver tout ce monde. On peut y jouer seul ou en coop à deux joueurs.

Le premier assistant que vous trouverez est un chien, Otchin. Il peut foncer et défoncer les murs, vous porter, tirer des objets et acquérir d’autres pouvoirs au fur et mesure qu’il obtient des points de « motivation », par exemple en sauvant un naufragé.

Couleurs et pouvoirs

Vous ne tarderez pas à repérer le vaisseau écrasé, le Sheperd, qui a besoin d’un élément particulier, le Lumium, pour retrouver ses capacités. Vous allez surtout trouver vos premiers Pikmin, les rouges, que l’on peut faire pousser dans un oignon avec des graines récoltées sur des fleurs.

Les rouges résistent au feu, les bleus aiment l’eau, les jaunes neutralisent l’électricité, les « glace » gèlent ennemis et surfaces d’eau, les luisants éclairent les grottes, les violets sont très forts et les « rocs », indestructibles.

IMAGE FOURNIE PAR NINTENDO

Tout est en place pour des combinaisons très imaginatives qui vous permettront de mener à bien vos missions. La mécanique ici est bien huilée, complexe à souhait, mais supportée par des guides et un apprentissage graduel. Elle est surtout allégée par des animations très bon enfant, avec les Pikmin chantonnant et sautillant partout.

Chaque matin, vous partez en mission et vous devez absolument revenir à la base à la tombée de la nuit sous peine de perdre vos Pikmin. Vous les regroupez autour de vous en les sifflant, mais risquez de perdre ceux qui s’éloignent. Vous en choisissez un certain nombre, mais vous ne pouvez en avoir plus que trois couleurs. Vous avez des secteurs à explorer, de plus en plus au fur et à mesure qu’on avance dans l’histoire, dans lesquels vous pourrez retrouver des naufragés et accumuler des récompenses.

Retour en arrière

La méthode de base est relativement simple : vous arrivez devant une fleur, par exemple, qui vous indique combien il faut de Pikmin pour la déraciner et la transporter. Vous les envoyez, ils font le travail et se déplacent vers votre navette personnelle, le Beagle. Les fleurs contiennent des graines qui permettront de produire de nouveaux Pikmin. Certains objets demandent plus de Pikmin ou l’aide d’Otchin, vont rapporter du Lumium ou des matériaux bruts utilisés pour la construction.

IMAGE FOURNIE PAR NINTENDO

Les secouristes que vous retrouvez ajouteront également leurs talents pour vous aider : la capitaine dressera Otchin pour de nouveaux tours, l’ingénieur inventera des gadgets, l’opérateur vous tient au courant de l’évolution des missions. D’autres naufragés arrivés sur la planète par hasard se grefferont au groupe.

Bien sûr, on tombe sur des défis qui demandent un peu plus de jugeote que d’envoyer le nombre suffisant de Pikmin. Certains de vos petits employés mourront au combat, d’autres ne pourront pas franchir certains obstacles, il faudra privilégier certaines couleurs pour des secteurs ou des défis bien précis. Certaines missions sont tout simplement impossibles à accomplir faute de disposer des talents nécessaires, qui apparaîtront plus tard. D’autres demandaient seulement une illumination ou un tour de passe-passe pour récolter un trésor, sauver un naufragé ou accéder à une plateforme qui semblait inatteignable.

Et si vous vous trompez et que vos Pikmin tombent comme des mouches, pas de panique : on a inclus une nouvelle fonction Revenir en arrière.

Lenteur et tourbillon

Une philosophie centrale dans ce jeu : ce qu’on appelle « Dandori », qu’on définit comme la « planification de vos actions en avance pour travailler de manière efficace ». Pour mieux apprendre, on vous proposera des défis Dandori, seul ou contre un partenaire, qui consistent à récolter le plus d’objets dans le temps imparti.

CAPTURE D’ÉCRAN

Bien peu de choses à reprocher à ce jeu bien divertissant, presque attendrissant. Bon, les dialogues sont toujours dans un charabia inventé par Nintendo et sous-titrés. Les transitions d’un tableau à l’autre sont un peu longues, la Switch n’étant pas un monstre de vitesse. L’accumulation étourdissante de trucs, outils, suites de commandes et pouvoirs divers fera en sorte que vous vous contenterez probablement de réutiliser souvent les mêmes.

Mais il réalise le plus important : on ne voit pas le temps passer avec ce gentil jeu qui divertit tout en sollicitant les neurones.

Pikmin 4

  • Éditeur : Nintendo
  • Date de sortie : 21 juillet 2023
  • Prix : 79,99 $

Note : 8,5 sur 10

Essayé sur une Nintendo Switch avec une copie fournie par Nintendo

Consultez le site officiel de Pikmin 4