Alors que l’utilisation de l’internet au Canada a atteint un sommet de 95 % en 2022, plus de 7 personnes sur 10 disent avoir été victimes d’un incident de cybersécurité, allant de la banale réception d’un pourriel à la demande de rançon. Et si les appareils intelligents connectés sont plus populaires que jamais, entre 28 et 40 % ne leur font pas confiance, révèle une enquête de Statistique Canada publiée jeudi.

On le constate, Statistique Canada a ratissé très large dans la définition d’« incident de cybersécurité » en incluant même les pourriels et la réception de contenus frauduleux. Par contre, certains types d’incidents plus graves sont nettement en hausse depuis quelques années. L’intrusion dans son compte est ainsi passée de 5,1 % à 8,3 % depuis 2018 et l’utilisation frauduleuse de la carte de paiement a connu une hausse de 60 % pour s’établir en 2022 à 9 %.

L’impact des infections par des virus ou des logiciels malveillants, qui semble avoir augmenté selon plusieurs observateurs, n’est pas confirmé par Statistique Canada. De 10,4 % en 2018, on est passé à 11,4 %. Enfin, le cauchemar de tout internaute, le rançongiciel, demeure assez rare, passant de 4,1 % en 2018 à 3,8 % en 2022.

Internet et victimes

Présents comme jamais sur l’internet, dans une proportion de 95 %, les Canadiens rapportent par ailleurs en 2022 avoir accès dans 87 % des cas à des vitesses de téléchargement dépassant les 50 Mo/s. Ils étaient 72 % quatre ans plus tôt.

En outre, 8 % se sont sentis « victimisés » à la suite d’un évènement en ligne, comme de l’intimidation, du harcèlement, de la discrimination, ou lié à l’utilisation abusive de photos, de vidéos ou d’autre contenu personnel. Ce sont les plus jeunes, ceux de 15 à 24 ans, qui affichent le plus haut taux de victimisation, soit 11 %.

Par ailleurs, 73 % affirment avoir vu du contenu en ligne qu’ils soupçonnaient d’être faux ou inexact, comme de la désinformation.

Notons que 84 % des Canadiens avaient accès à l’internet à partir d’un forfait de données mobiles. Par contre, si vous ne comptez que sur votre téléphone pour accéder au réseau, vous êtes un oiseau rare : seulement 2 % des répondants se limitent à cette solution.

Amour-haine

Les appareils intelligents connectés à la maison sont maintenant présents chez 47 % des répondants, les haut-parleurs intelligents (Google Home, Echo, HomePod) étant les plus répandus, à 30 %.

Environ les deux tiers des Canadiens, 68 % plus précisément, ont par ailleurs relevé la présence d’intelligence artificielle en ligne. Le plus souvent, dans 48 % des cas, il s’agit de robots de clavardage ou d’algorithmes de recommandation de contenus ou de produits.

La plus grande utilisation, manifestement, n’engendre pas nécessairement la confiance. Quand on leur parle de la sécurité de leurs renseignements personnels, 31 % des Canadiens ne font pas confiance aux technologies utilisant l’intelligence artificielle. Les haut-parleurs intelligents sont les plus prompts à susciter la méfiance, 40 % ne leur faisant pas confiance.