Le mariage des professionnels et du grand public pour la grand-messe du jeu vidéo montréalais aura duré quatre ans. Le Sommet international du jeu de Montréal qui aura lieu en novembre prochain s’adressera exclusivement à l’industrie et reprendra le nom de MIGS, a annoncé la Guilde du jeu vidéo du Québec.

« C’est vraiment un retour aux sources », explique Jean Jacques Hermans, directeur de la Guilde, l’organisation regroupant quelque 300 studios québécois derrière cet évènement. C’est en effet sous le nom de MIGS que s’est tenu à partir de 2004 l’évènement destiné aux professionnels de l’industrie, qui a été fusionné en 2019 au volet grand public, appelé Montreal Expo Gaming Arcade, ou MEGA.

Après quatre ans de « MEGA+MIGS », on a donc décidé de laisser tomber ce salon grand public, au cours duquel quelques milliers de joueurs pouvaient tâter des nouveautés et rencontrer des artisans du jeu vidéo. Il avait été créé en 2017 par la Guilde des développeurs de jeux vidéo indépendants du Québec, qui a fusionné en 2019 avec l’Alliance numérique.

Ce volet grand public « n’était pas la meilleure formule », estime M. Hermans pour expliquer son abandon. « Ça fonctionnait plus ou moins bien. On investissait beaucoup d’efforts pour les gens qui y venaient […] »

Ce n’était pas que les résultats n’étaient pas bons, c’était satisfaisant, on aurait pu continuer de la même façon. Mais on demandait aux gens de l’extérieur de Montréal de se déplacer ; on pense que c’est une meilleure stratégie d’aller vers les gens.

Jean Jacques Hermans, directeur de la Guilde du jeu vidéo du Québec

Un sommet « reformulé »

La Guilde du jeu vidéo participera plutôt à des évènements destinés au grand public existants, précise-t-il, comme le Montreal Comiccon, le Salon du jeu et du jouet de Québec, la Semaine sherbrookoise du jeu vidéo ou le Game Over Saguenay.

Quant au volet pour l’industrie, le MIGS, il est considérablement modifié même s’il retrouve son ancien nom. Le nombre de conférences et d’ateliers sera réduit, une trentaine tout au plus, et ils seront essentiellement axés sur « l’écosystème local, les grandes tendances », annonce le directeur général.

Il y aura moins de conférences et de formations plus pointues, pour lesquelles les professionnels vont préférer de grands évènements mondiaux comme la Game Developers Conference, note-t-il.

Le fil directeur du MIGS « reformulé » : offrir une vitrine aux studios indépendants québécois pour se faire connaître de l’industrie. « On essaie quelque chose d’un peu différent, explique M. Hermans. C’est plus focalisé sur les besoins des studios indépendants, le réseautage, les occasions d’affaires, la commercialisation. »

Les grands studios membres de la Guilde comme Ubisoft, Eidos-Montréal ou WB Games Montréal sont d’accord avec ce virage, affirme le directeur général, qu’ils financent en partie avec leurs contributions. « Les grands studios ont moins besoin du MIGS, mais ils savent que c’est important pour les 250 studios indépendants qui n’ont pas d’autres moyens de se faire connaître. »

MIGS et MEGA en quelques dates

2004

Tenue du premier Sommet international du jeu de Montréal, mieux connu sous son acronyme anglais, MIGS, pour Montreal International Games Summit. L’évènement destiné aux professionnels de l’industrie est organisé par l’Alliance numérique, une association fondée en 2001 regroupant surtout les grands studios du jeu vidéo.

2017

La Guilde des développeurs de jeux vidéo indépendants du Québec, qui compte quelque 160 petits studios, lance un salon destiné au grand public, le Montreal Expo Gaming Arcade (MEGA). La première édition attire quelque 200 développeurs au Marché Bonsecours, dans le Vieux-Montréal, et se déroule à guichets fermés.

2019

Les deux grandes associations québécoises du jeu vidéo, la Guilde des développeurs de jeux vidéo indépendants du Québec et l’Alliance numérique, fusionnent et deviennent la Guilde du jeu vidéo du Québec. Leurs deux évènements phares sont regroupés sous le nom MEGA+MIGS.