On ne peut que sourire devant la folie débridée des quelque 200 minijeux, parfois ingénieux, parfois plus bébêtes, qu’offre WarioWare : Move It !. Mais on peste devant l’imprécision et le caractère inachevé de certaines trouvailles.

Nintendo présente son petit dernier, WarioWare : Move It !, comme une occasion de « bouger comme jamais » et on n’est pas déçu, si on limite l’affirmation évidemment au jeu vidéo. Reprenant un concept lancé en 2006 sur la Wii suivi d’une première version pour la Switch sortie en 2021, WarioWare : Move It ! creuse le sillon qu’exploite le mieux Nintendo : des minijeux conçus pour être résolus en coopération, mais qu’on peut traverser seul, sur des musiques endiablées et dans des décors ultracolorés.

Joy-cons en vedette

CAPTURE D’ÉCRAN

On compte très exactement 223 minijeux dans cette édition 2023, présentés à travers une histoire minimale dans laquelle Wario doit échapper aux Gardiens de la forêt sur l’île Funagogo. Il a gagné un voyage de groupe en achetant 50 ail-burgers et doit maintenant survivre dans cette station balnéaire déjantée. C’est le mode le plus direct pour passer à travers les minijeux qui peut impliquer un ou deux joueurs franchissant les niveaux en résolvant chaque fois une demi-douzaine de minijeux.

L’autre mode, Fiesta, permet de deux à quatre joueurs qui vont s’affronter dans cinq scénarios différents, choisissant un des 21 avatars et se retrouvant à gigoter à qui mieux mieux pour gagner.

Mais revenons au mode Histoire, dont nous avons essayé une cinquantaine de minijeux, parfois de quelques secondes, au pire d’une minute. Tout se passe ici avec les deux joy-cons (contrôleur classique interdit), qu’il faut prendre soin d’attacher avec leur cordelette car il faut parfois les laisser tomber. Signalons d’abord les voix en français, une denrée rare dans les jeux Nintendo. Le graphisme est ultracoloré, avec des personnages dessinés à gros traits sursautant sur une musique entraînante. La présentation est sympathique.

À chaque niveau, que ce soit pour échapper à une foule en furie ou pour plonger dans les fonds sous-marins, on doit tenir nos deux joy-cons dans une position précise au départ, aux noms évocateurs comme Tchou-tchou, Massage, Haut les mains, Petit chef, Tir à la corde, Offrande, Cocorico ou Gros bras.

Pour franchir un niveau, on est sans avertissement plongé dans un défi qui doit être rapidement résolu. La position de départ et un ordre sont les seules indications de ce qu’il faut faire. Nous ne ferons pas la liste des 223 défis présentés, ce serait indigeste, mais en voici un aperçu.

Déjanté, bête ou corsé

CAPTURE D’ÉCRAN

La plupart des défis sont très rigolos. Il faut agiter les deux bras le plus vite possible pour dépasser un adversaire au patin de vitesse, activer les essuie-glace sur un parebrise, piquer une bête sur un toit à travers un trou, frapper des notes avec une clochette, onduler comme les algues à l’écran.

Dans le registre « un peu bébête », mentionnons le défi de frapper une balle au baseball, essorer une serviette, secouer un rocker pour faire tomber des peluches (eh oui), trinquer avec une inconnue, creuser un trou en forêt pour trouver un trésor, rejouer à Mario pour récolter des pièces, faire rouler un train et l’arrêter au bon moment à la gare. On ne les réussit pas nécessairement du premier coup, mais on comprend vite l’idée.

IMAGE FOURNIE PAR NINTENDO

D’autres défis sont un peu plus corsés et sont généralement présentés à la fin d’un niveau comme un « boss » à battre. Garder deux chandelles allumées tout en faisant fondre la glace pour déclencher un coup de canon, se dandiner sans bousculer les pingouins devant nous, remplir un seau pour éteindre un feu, jouer au volleyball et éclairer le visage de Frankeinstein nous a demandé plus de concentration.,

Tous les jeux réussis sont stockés dans une section Musée où on peut y rejouer et modifier la vitesse.

Il faut chaque fois tenir les deux joy-cons dans la position de départ commandée, les transformant en épée, en parapluie, en main nourrissant un oiseau ou en bras soulevant une robe pour une révérence. Les gestes à l’écran s’enclenchent quand on appuie sur la gâchette du joy-con.

Commandes à peaufiner

Tout ceci est d’une inventivité très divertissante. Et dans la moitié des jeux, les commandes répondent au quart de tour. Taper sur les tentacules de la pieuvre ou allumer le canon en préservant nos bougies demandait de l’habileté et il a fallu s’y reprendre à quelques reprises, mais on ne pouvait blâmer un bogue.

Par contre, peut-être par manque de talent, parce que nos joy-cons sont peu sensibles ou que la programmation est déficiente, nous sommes tombés sur de nombreux minijeux où la réussite nous a semblé bien aléatoire. Le même geste répété d’une fois à l’autre nous menait à la réussite ou à l’échec. Ce foutu seau à remplir ne voulait pas bouger pour éteindre le feu, notre pingouin ne se dandinait pas correctement, pas moyen de tourner le bouton pour recevoir un bonbon.

Mais bon, sur 223 inventions, disons que la grande majorité est très réussie.

WarioWare : Move It !

  • Mode : 1 à 4 joueurs locaux
  • Prix : 64,99 $
  • Date de sortie : 3 novembre 2023

Note : 7 sur 10

Essayé sur une Nintendo Switch avec une copie gratuite fournie par Nintendo

Consultez la page officielle sur le site de Nintendo