D’une originalité indéniable et avec un graphisme à couper le souffle, Avatar : Frontiers of Pandora est une belle réussite technique qui regorge de trouvailles. Mais cette jungle est si dense qu’on s’y perd.

Développé par le studio suédois Massive d’Ubisoft, à qui on doit entre autres The Division 2 et Far Cry 3, Avatar : Frontiers of Pandora s’inscrit dans l’histoire réalisée par James Cameron dans les deux films Avatars. Sauf qu’on part d’une prémisse inversée : au lieu d’un humain qui s’intègre aux autochtones de la planète Pandora appelés Na’vis, notre personnage, féminin ou masculin, est un Na’vi kidnappé et élevé sur une base militaire. Quand ce projet tombe à l’eau, notre Na’vi doit réapprendre sa culture et se battre contre les méchants humains de la RDA venus saccager Pandora.

L’art de la récolte

IMAGE FOURNIE PAR UBISOFT

D’entrée de jeu, on voit qu’on a affaire à des virtuoses du jeu vidéo, avec des images colorées et éclatantes de Pandora et des combats dignes des jeux de tirs à la première personne développés par Massive. Nous devons l’avouer également d’entrée de jeu, nous ne sommes pas follement entiché de l’univers d’Avatar, avec ses métaphores écologiques sans grande subtilité.

Mais on doit lever notre chapeau sur la réinvention très ingénieuse des mécaniques habituelles du style RPG. Notre personnage se renforce en retrouvant des compétences ancestrales, en apprenant à fabriquer et manipuler les armes des Na’vis tout en utilisant les grenades, mitrailleuses et outils de piratage humains.

Pour se refaire une santé, notre Na’vi dispose de deux jauges : celle du haut qui se régénère, pourvu que celle du bas en bleu soit assez forte. Il peut indifféremment gober des rations militaires ou de la viande et des fruits récoltés dans la jungle pandorienne. Petite touche surprenante, il faut apprendre à récolter ces fruits avec une subtile combinaison de touches pour obtenir la ressource de meilleure qualité.

Et on a aussi la possibilité, comme dans Tears of the Kingdom, de cuisiner nos ingrédients qui acquièrent alors une plus grande efficacité. À vous de découvrir quelles combinaisons sont les plus intéressantes.

Les bases sont posées, c’est avec ces outils qu’il faudra naviguer dans le scénario et sauter d’une mission à l’autre. Il faut fouiner dans tous les recoins de ce continent inexploré de Pandora situé à la Frontière occidentale, retrouver et s’associer avec des clans Na’vis, saboter des installations de la RDA et cueillir, chasser et inventorier tout ce qu’on croise.

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La faune et la flore sont déroutantes, impossible de savoir a priori ce qui est dangereux ou nourrissant. On dispose d’une vision Na’vi pour nous aider à analyser l’environnement, mais celui-ci est si dense et si déroutant que l’exercice finit par donner le vertige.

Perdu dans la jungle

Et ne croyez pas qu’il s’agit ici d’une version Avatar d’un jeu de tir classique. Il y a bien quelques moments de pur combat militaire mais, en fait, il faut idéalement éviter l’affrontement direct avec la RDA. L’armement dont on dispose a beau s’améliorer à chaque mission, on se retrouve nettement démuni devant ces soldats qui surgissent de tous les coins et visent nettement mieux que vous.

S’il y a un émerveillement constant devant l’univers très dense et original qu’on nous propose, on ne peut se retenir de rager à quelques reprises. Les missions sont parfois floues, le scénario où s’entremêlent noms et concepts inconnus semble peu clair et les indications, souvent très minimales. Si le foisonnement de détails nous éblouit, il devient un obstacle quand il s’agit de repérer l’ennemi ou les objets à récolter. Trop souvent, en fait, on se sent largué dans un monde incompréhensible.

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L’impression, après une dizaine d’heures de jeu, c’est que les développeurs ont été d’une inventivité remarquable, appuyés par des capacités techniques de haut niveau, sans avoir songé à filtrer ce trop-plein d’idées. Dans ce monde fascinant, les plus patients trouveront leur bonheur à fureter, découvrir et avancer pas à pas. Les autres aimeraient qu’on leur propose un fil conducteur plus solide.

Avatar : Frontiers of Pandora

  • Développeur : Massive Entertainment
  • Éditeur : Ubisoft
  • Prix : 89,99 $

Note : 6,5 sur 10

Essayé sur une PS5 avec une copie fournie gratuitement par Ubisoft

Visitez la page officielle d’Avatar : Frontiers of Pandora