On ne croyait pas possible de redonner autant de modernité à un jeu né en 1989. Et pourtant, Prince of Persia : The Lost Crown qui atterrit sur les tablettes le 18 janvier, réussit l’exploit rare de nous rappeler les arcades et la PlayStation 2 tout en offrant des mécaniques dignes de 2024. Et l’histoire un peu alambiquée ainsi que le doctorat nécessaire pour maîtriser les combats ne gâchent pas trop notre plaisir.

Il y a près de trois décennies que nous avons touché pour la première fois à Prince of Persia, à l’époque sur NES, avec les bases qui n’ont jamais changé : un prince perse (on s’en doute), sillonnant et sautant en 2D des couloirs dans des châteaux aux allures de décors des Mille et une nuits, jouant de l’épée pour abattre des gardes. Il doit résoudre des énigmes pour débloquer des passages, dispose de quelques coups secrets et se régénère en avalant des fioles de potion rouge.

Morts en série

C’est sur ce concept qu’Ubisoft Montréal a redonné vie à la franchise avec le magnifique opus Les sables du temps en 2003-encore des dizaines d’heures de vie gaspillées dans notre cas. Puis c’est le grand oubli à partir de 2010 jusqu’à aujourd’hui, alors qu’Ubisoft, mené par le studio de Montpellier, ressuscite la franchise avec The Lost Crown, que nous avons essayé sur PS5. Et il ne faut que quelques minutes de jeu pour retrouver ce qui a fait la marque de Prince of Persia : notre personnage, Sargon, manipule en virtuose ses deux épées, saute d’un mur à l’autre pour atteindre des plateformes, doit débloquer des engrenages pour avancer… et se fait tuer rapidement. Car ça aussi fait partie du concept, du moins dans notre cas.

CAPTURE D’ÉCRAN

Mais revenons aux présentations de ce jeu plutôt inhabituel, où l’action se déroule uniquement sur deux dimensions, de haut en bas et de gauche à droite, mais jamais en profondeur, sauf dans les cinématiques. L’histoire commence après la victoire des Perses grâce à un groupe de guerriers d’élite, les Immortels, dont fait partie Sargon. Sa quête commence quand le fils de la reine, le Prince Ghassan, est enlevé. Il devra percer les mystères du Mont Qaf et de sa cité ancienne, qui héberge Simurgh, le Dieu du temps.

CAPTURE D’ÉCRAN

Le graphisme est un curieux hybride. Les cinématiques sont tridimensionnelles et d’une facture spectaculaire, tout comme les décors devant lesquels on se promène, mais dans lesquels on ne peut entrer. Les dialogues apparaissent, écrits, à l’écran et sont lus par des acteurs, tandis que les personnages sont affichés, immobiles. Et les combats semblent simples, limités à deux dimensions, avec quatre touches principales au début pour frapper, se défendre, balayer le sol ou sauter.

Erreur.

L’art du combat

Nous avons compris après de nombreuses morts et un tutoriel de près de deux heures que les combinaisons étaient infinies. On peut par exemple lancer nos ennemis dans les airs et les frapper à plusieurs reprises, glisser puis jouer de l’épée de façon meurtrière, sauter à quatre ou cinq reprises pour atteindre une plateforme en hauteur. Quand votre adversaire lance un éclair jaune, vous pouvez l’arrêter et déclencher une réponse dévastatrice avec cinématique 3D digne d’un manga. Si l’éclair est rouge, éloignez-vous, il va vous laminer.

CAPTURE D’ÉCRAN

Un aperçu des innombrables techniques de combat disponibles dans Prince of Persia : The Lost Crown.

Après les épées apparaissent d’autres armes comme l’arc et le chakram, des habiletés spéciales avec les Éclats d’Athra pour ralentir le temps et régénérer votre santé, 38 amulettes au total pour augmenter votre force, votre défense ou votre santé, ralentir l’ennemi ou créer un vortex ravageur.

On dispose d’une carte dont les détails se dévoilent peu à peu pour accomplir nos missions dans les 13 secteurs, auxquelles s’ajoutent 9 quêtes secondaires. On peut effectuer des sauvegardes qu’à de rares endroits où poussent les arbres Wak-Wak, qui permettent par ailleurs de modifier ses amulettes et ses Éclats d’Athra.

Commande remplie

Toutes ces capacités ne seront pas de trop au moment d’affronter les terribles boss du jeu, pour lesquels il faut être à son mieux. Ils sont neuf, et chacun demande une technique particulière, certains se montrant vulnérables à des attaques chargées, d’autres plutôt sensibles aux flèches.

CAPTURE D’ÉCRAN

La narration qui lie toutes ses aventures est plutôt bien ficelée, avec de petites touches de trahison et d’humour, et Sargon se révèle un héros plutôt attachant. Mais l’histoire, dont on peut boucler l’arc principal en une trentaine d’heures, n’est pas le point fort de ce jeu surtout axé sur les découvertes, les combats épiques, la mythologie et les décors fantastiques.

Et cette commande, Ubisoft et le studio de Montpellier en particulier l’ont remplie à merveille.

Prince of Persia : The Lost Crown

  • Développeurs : Ubisoft, Ubisoft Montpellier
  • Genre : Action-aventure, plateforme
  • Disponibilité du jeu : PC, Nintendo Switch, PlayStation 4 et PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X|S, Amazon Luna
  • Date de sortie : 18 janvier 2024
  • Prix (édition standard) : 69,99 $

Note : 9 sur 10

Essayé sur une PS5 avec une copie fournie par Ubisoft

Visitez La page officielle de Prince of Persia : The Lost Crown