La formule du prorata, qui vise à corriger les écarts de revenus, est très efficace… tant qu’il y a un faible écart de revenus.

Lorsque l’écart est important, « ce mode de gestion ne fonctionne pas bien parce qu’il appauvrit la personne qui gagne le moins dans le couple », souligne Hélène Belleau.

Dans leur ouvrage, Hélène Belleau et Delphine Lobet suggèrent une méthode correctrice : ajouter l’épargne individuelle aux dépenses partagées au prorata des revenus. Le conjoint moins nanti recevra la moitié de l’épargne accumulée, quelle que soit sa contribution au paiement des dépenses communes.

Le bénéfice

Le conjoint aux revenus moindres est certain de dégager une épargne de retraite.

L’ennui

Les deux conjoints doivent partager les mêmes priorités relativement aux épargnes et à la retraite. Le calcul se complexifie si un seul des deux conjoints profite d’un régime de retraite avec son employeur.

Un cas typique

Deux conjoints de fait copropriétaires, sans enfant, l’un gagne 70 000 $, l’autre 130 000 $

Olivier et Marjolaine cultivent une belle relation dans leur petit jardin de banlieue. Le premier apporte 70 000 $ et la seconde 130 000 $ à la salade familiale.

Dans leur cas, la formule du prorata serait inéquitable « parce que le niveau de vie du couple est à la hauteur du revenu de la personne qui gagne le plus », observe Hélène Belleau.

C’est pour les épargnes que le bât (de laine) blesse.

Le conjoint désargenté pourrait être tenté de suivre le train de vie de son conjoint – en le suivant en voyage, par exemple – et il « n’aura plus d’argent à mettre de côté pour sa retraite », indique-t-elle.

La méthode du prorata avec contribution à l’épargne permettra d’ajuster la vinaigrette.

Les épargnes de retraite sont ajoutées aux dépenses communes, lesquelles sont ensuite partagées au prorata des revenus.