La situation économique affecte les plus grandes entreprises du monde et le Cirque du Soleil n'y échappe pas. Le deuxième spectacle de la troupe québécoise prévu à Macao en Chine, mis en scène par René Simard, risque fort d'être déplacé en raison des retards de construction de la salle de spectacle, a appris La Presse.

Déjà reporté de 2009 à 2010, la présentation du spectacle à Macao dépend des projets du magnat américain Sheldon Adelson, propriétaire du Las Vegas Sands, qui songe à diminuer ses investissements en Chine. Les revenus de jeu dans l'ancienne colonie portugaise ont baissé pour un deuxième trimestre consécutif, soit de 10 % entre juin et septembre.

 

«Tant que l'hôtel n'est pas construit, on ne peut pas le faire sur les échafauds. On est à la merci de la construction et du développement que notre partenaire va faire» explique la directrice des communications du Cirque du Soleil, Renée-Claude Ménard.

Mais, ajoute-t-elle, la troupe ne pourra pas attendre indéfiniment. Les retards qui affectent l'hôtel Four Seasons du Cotai Strip sont «très importants» souligne-t-elle.

«On est conscient que si le spectacle ne va pas là ou s'il est trop retardé, on ne tuera pas le concept. On a assez de demandes pour placer le spectacle ailleurs. Et ce pourrait un autre spectacle qui irait à Macao ultérieurement», indique la porte-parole du Cirque.

D'autant plus que la revue musicale de René Simard, dont le directeur de création est Serge Roy et le compositeur Michel Cusson, est presque terminée. Ce spectacle met en scène une soixantaine d'artistes, chanteurs et danseurs.

«C'est un projet très avancé dans un genre très prisé, dit Mme Ménard. Comme créateurs responsables, on regarde d'autres possibilités. Le projet de construction est très en retard, mais on n'a pas pris de décision encore. On écoute et on regarde ce qui se passe», dit Mme Ménard.

New York pourrait être une option, selon nos sources, mais les villes de Paris et de Londres, depuis longtemps dans la ligne de mire du Cirque, ne seraient pas écartées, tant le carnet de commandes est bien rempli.

Une chose est certaine, Macao fait toujours partie des projets à long terme de la multinationale québécoise. Leur premier spectacle là bas, Zaïa, est déjà un succès, avec 70 % de billets vendus.

«On est agréablement surpris pour un commencement. Ce n'était pas un marché reconnu pour le divertissement. Rien n'est gagné d'avance, ça ne fait que deux mois, mais c'est au-delà de nos espérances», avoue Renée-Claude Ménard.

Malgré la situation financière dans le monde, le potentiel des marchés de l'Asie et du Pacifique n'inquiète pas vraiment le Cirque du Soleil. C'est à Las Vegas que les revenus du jeu ont le plus baissé ces derniers temps.

«Malgré tout c'est une de nos meilleures années en termes de billets vendus, dit-elle. Mais ça peut changer très vite. En ce moment, ça va bien, mais on reste prudent. On est très contents de ne pas avoir mis tous nos oeufs dans le même panier. Une chance qu'on a Macao, le Japon et l'Australie.»