Manque de temps de répétition. Production trop ambitieuse pour ses moyens. Texte qui décolle dans tous les sens. On pourrait continuer longtemps, à chercher pourquoi Les exilés de la lumière, malgré une tonne de bonne volonté, tombe à plat sur la scène de l'Espace Libre.

Il s'agit d'une pièce étrange, presque anachronique, portée sur les épaules d'une vaste et talentueuse brochette d'acteurs qui font ce qu'ils peuvent. Émilie Bibeau joue «la Nuit», une divinité exilée sur terre. Pendant son voyage sur terre, elle rencontrera l'Utopie, l'Amour, le Temps ainsi que la Révolte des patriotes et sa fille assoupie, la Révolution tranquille, rendus avec coeur par les Vincent Guillaume-Otis, Isabelle Roy, Johanne Haberlin et autres Dominique Leduc.

 

Lise Vaillancourt a fait de ces Exilés de la lumière, un mythe tragi-comique, qui fait interagir 24 personnages transitant entre la sphère céleste et la terre ferme. On les entend réfléchir tout haut sur les desseins suprêmes des dieux et les malheureux comportements des humains imparfaits. Une opposition qui provoque des instants comiques, surtout lorsqu'elle est rendue par les solides Markita Boies (la Révolte) et Benoît Dagenais (le poète).

De ce casse-tête pour 24 personnages où un humour cabotin côtoie une symbolique qui tourne à vide, on émerge avec plusieurs interrogations. Mettre en scène cette pièce épique était une entreprise quasi-héroïque, de la part de Geoffrey Gaquère. Mais la mise en place de cette touffue histoire est souvent maladroite.

La courageuse participation de tous ces acteurs témoigne d'un bel engagement à l'égard du théâtre québécois. Mais si le résultat n'est pas catastrophique, il ne convainc pas de la pertinence, de l'intérêt ou de l'actualité du texte de Vaillancourt.

Bref, plus de zones d'ombres que d'éclaircis, pour ces Exilés de la lumière.

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Les exilés de la lumière, texte de Lise Vaillancourt, dans une mise en scène de Geoffrey Gaquère, jusqu'au 20 décembre à l'Espace.