Croulant sous la neige, le Quartier des spectacles sort peu à peu de son hibernation. La Ville de Montréal a adopté un nouveau mode de gestion de ce territoire en créant la Société de développement du Quartier des spectacles.

Le comité exécutif a convenu mercredi de fonder un nouvel organisme à but non lucratif de «nature non commerciale», précise-t-on, pour gérer ce secteur de Montréal en plein essor. Traduction: pas question de répéter l'expérience «privée» de la SHDM, qui redeviendra une société paramunicipale en raison d'une récente controverse au sujet de sa gestion.

 

En fait, il s'agira d'une «mutation de l'actuel Partenariat du Quartier des spectacles vers une nouvelle entité devant assumer un mandat plus opérationnel», peut-on lire dans le sommaire décisionnel de la réunion du comité exécutif.

La Ville souhaite que le nouvel OBNL gère le territoire du Quartier des spectacles en plus d'être «un acteur de mobilisation et de dynamisation» culturelles. Pour ce faire, la société disposera d'un budget accru qui fait présentement l'objet de discussions avec le Partenariat du Quartier des spectacles.

Mise sur pied il y a cinq ans, la petite équipe du Partenariat compte sur un maigre budget annuel de 150 000 $ jusqu'en 2010 pour réaliser ses activités. L'organisme dispose aussi de 500 000 $ afin de poursuivre son Plan lumière, qui consiste à illuminer les façades des 28 salles spectacles du centre-ville de Montréal.

«Cette somme est évidemment insuffisante pour permettre le fonctionnement d'un organisme qui a des responsabilités opérationnelles», reconnaît cependant la Ville.

Le nouvel organisme devra assurer la régie technique et l'entretien des lieux publics et équipements spécialisés pour les festivals, comme la Place des festivals actuellement en préparation. Celle-ci devra être prête pour le 30e anniversaire du Festival de jazz en juillet prochain.

La société de développement s'occupera aussi de l'animation et de la programmation d'activités et d'événements culturels en collaboration avec le Bureau des festivals de l'administration municipale. La Ville s'attend à ce que l'OBNL fasse la promotion du Quartier des spectacles comme «destination culturelle de calibre international».

En juillet dernier, la Ville a mandaté un consultant externe, la firme DBSF, afin de proposer un modèle de gestion du Quartier. Le consultant a fait part des expériences étrangères en gestion de territoire à vocation culturelle qui ont mené à la décision de mercredi.

Le comité exécutif souhaite que le conseil d'administration de l'OBNL soit composé de représentants des milieux culturels et de la Ville. En outre, la nomination du directeur général devra être approuvée par la Ville.