On dit qu'elle est un des secrets les mieux gardés du Québec.

C'est encore vrai, mais plus pour très longtemps. Depuis qu'elle a lancé son premier disque en février 2008, la carrière d'Émilie Clepper suit une courbe ascendante. Sa réputation grandit lentement, mais sûrement grâce aux effets du bouche-à-oreille. On la compare à Ani DiFranco, à Martha Wainwright ou à Joanna Newsom. Ses concerts attirent de plus en plus. Et son album se vend régulièrement. Que ce soit en magasin ou sur I-Tunes, quelque 2000 exemplaires auraient déjà trouvé preneur...

Le plus étonnant, c'est que l'album en question (Things May Come) n'est toujours pas distribué officiellement! Par principe, la jeune folkeuse a décidé de faire les choses de façon totalement indépendante, sans l'aide d'une compagnie de disques. Une façon, dit-elle de «garder le contrôle» sur le résultat final et de faire ses preuves comme une grande (elle mesure 5'10'') sans l'aide de personne. «Avant d'aller voir une compagnie de disques, c'est bon d'être conscient de ce qu'on veut faire et de la manière dont on veut le faire», explique-t-elle au téléphone de Val-Bélair (région de Québec) où elle a établi sa résidence.

À 23 ans, Émilie Clepper semble décidément dans une classe à part. Cela s'explique en partie par son profil atypique, marqué par le mélange culturel. Son père, Russell Clepper, chanteur folk d'origine texane, a épousé une Québécoise d'origine suisse. Elle a grandi à Saint-Jean-Chrysostome, mais a vécu quelques années à Austin après avoir fini son secondaire. Fan de Dylan et de son papa, elle chante en anglais depuis toujours («un naturel»), mais sa base est ici. Du moins pour l'instant.

Émilie Clepper prépare son prochain album. Les chansons sont écrites. Ne reste plus qu'à trouver une équipe et une maison de disques. Parce que jouer les indépendantes, c'est bien beau, mais ça fatigue.

Ouverte aux propositions? Bien sûr. En autant que les offres concordent avec son système de valeurs. «Je ne suis pas pressée, conclut-elle. Les choses doivent se faire à leur rythme. J'ai étudié en horticulture. Je suis de ceux qui aiment regarder les plantes pousser. Il faut prendre le temps qu'il faut. Quand on met trop d'engrais, ce n'est pas mieux...»

Émilie Clepper fera partie de la tournée Toutes les filles, avec Andrea Lindsay, Josiane Paradis et Amélie Veille, cet été dans un théâtre près de chez vous.