Avant qu'elle ne devienne Coeur de pirate, Béatrice Martin a posé nue pour le site web godsgirls.com. Depuis un an, chaque fois qu'un journaliste lui en parlait, Béatrice se fermait comme une huître. Jusqu'à hier quand, après la publication d'articles sur lesdites photos dans Le Soleil, elle a accepté de répondre à nos questions.

C'est une Béatrice Martin tendue qui a fait un saut à La Presse, hier. Juste d'en parler, dit-elle, lui donne mal au coeur. «Ce sont des photos de Béatrice Martin, pas de Coeur de pirate, dit-elle d'entrée. Quand j'ai signé mon contrat avec Grosse Boîte en avril 2008 et que je suis devenue Coeur de pirate, j'avais déjà racheté les photos au site godsgirls.com.»

Pourquoi a-t-elle posé nue? «Je ne l'ai pas fait pour l'argent, ça ne paie pas beaucoup, dit-elle. Je sortais d'une relation difficile et je manquais de confiance en moi. Les sites comme godsgirls.com me fascinaient parce qu'il y a un concept derrière les photos, c'est justement pour les personnes qui ont un look original et qui ont confiance en elles-mêmes. Ce n'est pas de la porno, je n'ai pas fait le spread eagle devant la caméra.»

Si elle a racheté les photos, c'est parce qu'elle n'aimait pas le regard que ses amis posaient sur elle: «Aussi, j'ai commencé à écrire des chansons et ça m'a aidée à comprendre pas mal de choses. Puis j'ai commencé à sortir avec mon chum et ça m'a fait réaliser que je valais plus que ça. Le problème, et c'est vraiment stupide, c'est que parmi les abonnés du site godsgirls.com qui ont pu télécharger mes photos, il y en avait probablement de Montréal qui les ont remises en ligne quand ma carrière a débuté. Depuis, on fait du damage control tous les jours; on vient de les faire retirer d'un site suédois, mais ça a pris des mois.»

Aujourd'hui, ces photos, Béatrice en a honte. «J'ai peur que ça change la perception que les gens ont de ma musique s'ils pensent que j'ai fait ça pour attirer l'attention sur Coeur de pirate, dit-elle. Au contraire, ça pourrait vraiment me nuire. Quand je tombe sur ces photos-là, j'ai vraiment envie de pleurer. Imagine les mamans qui voient ça et qui n'auront plus envie que leurs enfants écoutent ma musique. Mais ce sont des choses qui peuvent vraiment arriver à n'importe qui, surtout dans ma génération. C'est un peu inquiétant.»