La Société pour la promotion de la relève musicale de l'espace francophone (SOPREF) fonctionne sous respirateur artificiel depuis le début de l'été, et sa dissolution, annoncée la fin de semaine dernière par communiqué, n'est qu'une question de semaines, d'ici à ce qu'une autre association prenne la relève.

L'organisme, qui offre un soutien logistique aux nouveaux artistes, a favorisé l'éclosion de nombreuses carrières musicales, notamment celles de DJ Champion et des Trois Accords. Il négocie actuellement avec trois associations pour sa reprise en main: l'ADISQ, la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ) et l'Union des artistes (UDA).

Le conseil d'administration et le comité de direction de la SOPREF, organisme à but non lucratif fondé il y a 10 ans pour appuyer, conseiller et entourer les musiciens «émergents», ont convenu que l'organisme devait cesser ses activités parce que «le monde change et la SOPREF n'a jamais souhaité devenir une institution».

La structure, qui employait deux permanents jusqu'à sa dissolution, est désormais entre les mains de son fondateur et vice-président Jean-Robert Bisaillon, qui gère l'éventuel transfert de mission. «Sur le plan juridique, la SOPREF va continuer d'exister jusqu'à l'assemblée générale», qui devrait avoir lieu au mois d'octobre.

Jean-Robert Bisaillon confirme aussi que, si la mission de «services de première ligne» fournis aux artistes émergents est toujours capitale, c'est plutôt le manque de financement qui a mené l'organisme au bord du gouffre. «Pour que la SOPREF puisse conserver sa pertinence, ça prend des moyens», a-t-il dit.

La difficulté de trouver des subventions, en plus de la restructuration, puis la fermeture de LOCAL Distribution en juin dernier forceraient l'organisme à cesser ses activités. Dès l'hiver 2007, LOCAL, distributeur de disques indépendant qui jouait un rôle important dans la diffusion des artistes émergents, a cédé à Outside la distribution des CD de 94 des artistes avec lesquels il travaillait.

Cette restructuration devait surtout servir à mettre en place un service de distribution numérique (sur le web) qui n'a pas donné les résultats escomptés. «LOCAL Distribution n'était tout simplement pas rentable», a dit Bisaillon, qui reconnaît que la crise du disque, puis la propension des jeunes artistes à quitter le distributeur une fois qu'ils sont reconnus par l'industrie, a miné la santé financière de la structure. «De plus, il faut bien le reconnaître, la découverte musicale ne passe plus aujourd'hui par le CD, mais plutôt par des sites comme MySpace», a-t-il ajouté.

Enfin, la distribution numérique a été abandonnée en février dernier. Depuis le mois de juin, LOCAL a complètement cessé ses activités. Les producteurs clients de LOCAL Distribution sont d'ailleurs invités à récupérer leurs disques, qui s'empilent dans l'entrepôt. Ils auront jusqu'au 4 septembre pour le faire. On peut consulter la liste complète des albums en stock à sopref.org.