Les membres de l'Union des artistes (UDA) ne veulent pas que leur syndicat fasse la promotion de la souveraineté du Québec. Ni qu'il appuie un parti politique lors de futures élections. Mais ils veulent néanmoins que l'UDA se prononce en faveur du rapatriement des pouvoirs et crédits en matière de culture et communications et de la hausse du financement fédéral en culture.

C'est ce qu'on apprend à l'étude des résultats d'un sondage téléphonique récemment rendu public. «On dit souvent que les artistes sont souverainistes, souligne Raymond Legault, président de l'UDA. Nous, on voulait se baser sur des faits et non des perceptions pour guider nos actions sur la place publique, ce qui explique cette partie du sondage.»

Selon le sondage téléphonique, 58 % des membres de l'UDA se sont dits souverainistes; 18 % ont dit ne pas l'être; et près du quart d'entre eux (23 %) ont refusé de répondre à la question. Les dernières données sur ce sujet dataient de 1990, selon M. Legault. À l'époque, environ 90 % des artistes se disaient souverainistes.

Même si les membres de l'UDA restent majoritairement souverainistes, ils ne veulent pas que l'UDA défende publiquement cette option. Ils sont 56 % à s'opposer à ce que l'UDA fasse la promotion de la souveraineté (33 % très défavorables, 23 % assez défavorables). Dans le camp opposé, 20 % sont assez favorables, et 19 % très favorables.

Les sondés refusent aussi que l'UDA s'associe à un parti. Deux membres sur trois s'opposent à ce que l'UDA appuie publiquement un parti politique lors de futures élections (33 % très défavorables, 30 % défavorables). Ils ne sont que 12 % à y être très favorables et 22 %, assez favorables.

«Avec ces résultats, c'est certain que l'UDA n'appuiera pas un parti lors de futures élections, a avancé M. Legault. Mais cela dit, de mémoire, l'UDA n'a jamais appuyé un parti. (...) Nous avons seulement pris position contre un parti aux élections fédérales, soit les conservateurs à cause des coupes en culture.»

Face à l'actualité

Malgré ces réserves, les trois quarts des membres de l'Union sont favorables à ce que l'UDA prenne plus souvent position sur des sujets d'actualité. Il s'agit d'une hausse importante par rapport à 2006. Cette année-là, seulement 56 % appuyaient le syndicat en ce sens. «Selon moi, cette augmentation s'explique entre autres par le mouvement contre les coupes en culture du fédéral, a dit M. Legault. Et aussi parce que nous ne nous prononçons pas sur tous les sujets. Nos membres savent que nous parlons quand c'est pertinent de le faire.»

L'UDA pourrait utiliser ce mandat dans la prochaine année pour trois dossiers qu'elle surveille de près, a ajouté M. Legault: le Fonds des médias, les demandes de licence et le dossier des redevances au CRTC et la réforme de la Loi sur le droit d'auteur.

Si les membres de l'UDA veulent que leur syndicat se prononce sur la place publique, c'est surtout en faveur de la culture. Particulièrement pour son financement. Pas moins de 95 % des sondés (76 % très favorables, 19 % assez favorables) veulent que l'UDA demande à Ottawa d'augmenter significativement le budget en culture et communications. Ils sont aussi 82 % (52 % favorables, 30 % assez favorables) à vouloir que l'UDA milite en faveur du rapatriement à Québec de tous les pouvoirs et crédits en matière de culture et de communications.

Le sondage a été réalisé en septembre dernier auprès de 1000 des quelque 11 400 membres actifs et stagiaires de l'UDA. Il portait sur deux thèmes: les perceptions et attentes des membres face à l'UDA, et leur position face à des actions potentielles du syndicat sur la place publique. La marge d'erreur est de 2,78 %, 19 fois sur 20.