Un règlement semble maintenant possible entre le propriétaire du Café Cléopâtre et la Société de développement Angus (SDA) qui veut réaménager le quadrilatère Saint-Laurent au sein du Quartier des spectacles. Une proposition de déplacement du Café a été présentée hier aux représentants du propriétaire Johnny Zoumboulakis, a appris La Presse.

Le Café Cléopâtre, un cabaret de variétés et de spectacles érotiques, est le dernier obstacle à la construction d'un immeuble de cinq étages le long de la Main, entre le boulevard René-Lévesque et la rue Sainte-Catherine, là où se trouvait notamment le Montreal Pool Room avant de déménager sur le côté est du boulevard Saint-Laurent.

L'an dernier, en février 2009, M. Zoumboulakis a reçu une offre d'un million pour quitter les lieux. Il a refusé. En octobre, la Ville lui a offert 895 000 $ pour l'édifice. L'affaire est actuellement devant les tribunaux, le Café contestant son expropriation.

Selon nos informations, la filiale de la SDA responsable du réaménagement du quadrilatère aurait fait, hier, une proposition supérieure aux offres précédentes. Elle comprend non seulement une somme d'argent mais un bâtiment qui deviendrait la propriété du café.

Ce bâtiment proposé est celui actuellement occupé par La Calèche du sexe, au second étage de l'édifice du 328-330, rue Sainte-Catherine Est. Afin que le Café Cléopâtre puisse déménager à cet endroit, la filiale de la SDA achèterait, dans un premier temps, l'édifice au propriétaire actuel et le permis d'exploitation actuellement détenu par La Calèche du sexe.

La filiale de la SDA offrirait au propriétaire du Café Cléopâtre ce permis d'exploitation, le bâtiment du 328-330, rue Sainte-Catherine Est, et une somme d'argent. Le coût total pour la filiale de la SDA dépasserait les offres précédentes, selon nos sources.

La Presse a découvert qu'une offre d'achat de l'édifice de la rue Sainte-Catherine par la filiale de la SDA a déjà été acceptée sous conditions le mercredi 29 avril par la propriétaire de l'édifice de la rue Sainte-Catherine. Par ailleurs, le propriétaire du fonds de commerce La calèche du sexe aurait accepté officiellement, de son côté, de céder son permis d'exploitation cinq jours auparavant.

Entente à signer

Il ne resterait donc plus aux deux parties qu'à signer une entente. Joint hier après-midi, le PDG de la SDA, Christian Yaccarini, a confirmé que ses représentants ont offert à Johnny Zoumboulakis un édifice «avec un permis de commerce exploitant l'érotisme et un dédommagement au Cléopâtre dans le but de le relocaliser dans le même secteur».

Les deux hommes n'étaient pas présents à la rencontre. M. Zoumboulakis a, par contre, confirmé à La Presse, hier, l'existence de la proposition. Mais comme il n'a «pas eu le temps de la regarder», a-t-il dit, ni son avocat Louis Beauregard d'ailleurs, il préfère réserver ses commentaires pour plus tard.

Sans parler de l'aspect financier, le commerçant estime que la proposition est décevante au niveau de la superficie. Le Café Cléopâtre est un bar de deux étages. Comme La Presse l'a constaté, il n'y a qu'un seul étage de disponible au 328-330, rue Sainte-Catherine Est.

Au rez-de-chaussée, le «bar-piztro OVën» occupe les lieux. Son propriétaire possède un droit d'achat de l'immeuble mais, selon nos informations, il ne souhaite pas s'en porter acquéreur.

Reste qu'il faut se demander si le Café Cléopâtre acceptera finalement de quitter la Main après 34 ans de présence dans cette artère.