Ayant rejeté la proposition de la Société de développement Angus (SDA) de déménager dans l'édifice de La Calèche du sexe, rue Sainte-Catherine, le Café Cléopâtre a fait une offre à la Ville de Montréal pour aller occuper un autre site.

Le Café Cléopâtre, cabaret de variétés et de spectacles érotiques, est le dernier obstacle à la construction d'un immeuble de cinq étages le long de la Main, entre le boulevard René-Lévesque et la rue Sainte-Catherine.

Le propriétaire du cabaret, Johnny Zoumboulakis, a dit à La Presse hier avoir rejeté l'offre présentée au début du mois. La SDA proposait de lui vendre pour 1 $ le bâtiment actuellement occupé par La Calèche du sexe, au 328-330, rue Sainte-Catherine Est. La SDA assumait aussi le coût du permis d'exploitation détenu par La Calèche du sexe, et fournissait une somme pour compenser la perte de l'édifice que le cabaret occupe actuellement. L'offre dépassait le million et demi de dollars, selon nos informations.

Locaux «trop petits»

M. Zoumboulakis dit que les locaux de La Calèche du sexe sont «trop petits» et que son cabaret ne pourrait occuper le rez-de-chaussée, où se trouve un bar-restaurant, avant «un an ou deux». Le PDG de la SDA, Christian Yaccarini, n'a pu commenter cette nouvelle hier. Sa porte-parole, Geneviève Marsan, a indiqué qu'«officiellement», la SDA n'a pas «reçu de refus». «Mais on sait que l'offre ne lui plaît pas», a-t-elle ajouté.

«L'offre expirait après un certain délai, dit l'avocat du Café Cléopâtre, Me Louis Beauregard. On n'y a pas répondu car on a d'autres solutions qu'on a soumises à la Ville. On attend leur réponse. La balle est dans le camp de la Ville.»

Pressé de préciser, Me Beauregard a ajouté: «On attend la réaction de la Ville pour voir s'ils sont prêts à changer le zonage. D'autres sites pourraient accueillir le Cléo. On a fait une offre.»

«Moi, je suis pour la rénovation de la Main, dit M. Zoumboulakis. Je veux l'intégrer (le café) au projet. J'ai voulu rénover la façade mais la Ville n'a pas voulu. J'ai voulu changer les fenêtres et ils m'ont dit qu'il fallait que ça reste comme c'était, car c'était historique. Et là, ils disent qu'on est mal placés. Est-ce que c'est possible de mettre le Café Cléopâtre sur quatre roues?»