Vincent-Guillaume Otis, que l'on peut voir au cinéma dans La chasse-galerie et à la télé dans Série noire et Ruptures, s'apprête à monter sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier dans la nouvelle pièce de Larry Tremblay, L'orangeraie.

L'acteur de 37 ans, qui rêvait de travailler avec le metteur en scène Claude Poissant, dit avoir été bouleversé à la lecture du roman de Larry Tremblay, un de ses dramaturges préférés. «C'est le genre de roman qui te prend à la tête, au coeur et aux tripes!», lance Vincent-Guillaume Otis, qui interprétera le rôle d'un professeur de théâtre.L'auteur de The Dragonfly of Chicoutimi nous plonge dans une guerre fictive, quelque part au Moyen-Orient. Après l'explosion d'une bombe qui tue ses parents, un père de famille accepte de se venger en sacrifiant l'un de ses fils jumeaux. Mais lequel servira de martyr? Celui qui est malade ou celui qui est en santé?

Ce printemps, il incarnera un psychopathe bipolaire dans la série Web Thérapie, réalisée par Christian Laurence. «Ce que j'aime dans ce projet, c'est qu'on joue devant une caméra puisqu'on est comme dans une fenêtre d'ordinateur. C'est du jeu pur!»

Le co-porte-parole de la Semaine de la déficience intellectuelle, qui a maintenant trois enfants, ne manque pas de projets. Avec l'auteur Pier-Luc Lasalle, il travaille sur un projet de film qu'il compte réaliser. Fêtes, qui a d'abord pris la forme d'une pièce de théâtre, raconte l'histoire d'un groupe d'amis trentenaires à la croisée des chemins.

Le projet de film a été déposé une première fois à la SODEC et à Téléfilm l'an dernier, mais une deuxième version sera déposée sous peu. Christal Films produirait le film.

«On est parti du principe qu'avec nos amis, on se rencontre souvent dans des fêtes, donc, dans le film, on passe d'une fête à l'autre sur une période d'un an. Tranquillement, on verra le groupe changer, un peu comme dans St. Elmo's Fire. On se demande à quoi tient l'amitié.»

Les choix de notre invité

MUSIQUE

Nils Frahm

«C'est un jeune pianiste allemand d'une trentaine d'années. Une sensation de la musique instrumentale émergente, qui mélange les genres. Il va jouer avec des instruments classiques, mais aussi avec des synthétiseurs. J'écoute beaucoup ses albums Solo (2015) et Spaces (2013). Il y a beaucoup d'improvisation dans ses performances. J'ai l'impression que si Glenn Gould vivait aujourd'hui, ce serait son meilleur ami.»

SÉRIE

Making a Murderer

«C'est une série documentaire qui m'a jeté à terre. Ça m'a tellement bouleversé que j'ai remis en cause mon métier d'acteur. En regardant les 10 épisodes, je me disais que je voyais de vrais gens qui vivaient de vraies situations [l'histoire d'un homme accusé à tort de meurtre]. Comment être vrai dans mon jeu d'acteur après avoir vu ça? Je ne peux pas accoter ça...»

THÉÂTRE

Festival TransAmériques (FTA)

«J'adore le théâtre, mais, entre mes projets et mes trois enfants, je n'ai pas beaucoup de temps. Cette année, je vais toutefois aller voir quelques pièces au FTA, dont la nouvelle pièce de Romeo Castellucci, Go Down, Moses. J'ai aussi hâte de voir cette pièce que le dernier Star Wars! Son théâtre est à la fois très sensoriel et cérébral. C'est un créateur qui fait des critiques sociales parfois à la limite du supportable.»

CINÉMA

Félix et Meira

«Je sais que je suis en retard, mais j'ai vu Félix et Meira la fin de semaine dernière et je dois dire que c'est l'un des plus beaux films d'amour québécois. C'est sensible, brillant et nuancé. Ça me fascine de voir des créateurs sortir de leur zone de confort. Il aurait pu tomber dans le jugement culturel, mais non, il s'en tient à son histoire de manière très respectueuse. Moi, Maxime Giroux, j'ai envie de l'appeler pour lui dire que c'est un génie!»

SPECTACLE

Bernard Adamus

«Je l'ai vu en show en plein air il y a deux ans, et je vais essayer de le voir au Club Soda aujourd'hui. Je le connaissais un peu, mais pas tant que ça. C'est un artiste total. J'ai l'impression que s'il ne chante pas, il va mourir. J'aime sentir cette nécessité chez un artiste. Et Bernard Adamus, malgré ses airs désinvoltes, est un grand poète. Il y a une rigueur dans ses textes. Il parle d'amour comme personne d'autre, de manière très sanguine.»