(Annecy) Réunion de tous les héros Disney dans un court métrage, conte de fées pour Noël rendant hommage à la bonne étoile de Pinocchio et consorts… Le studio de Mickey veut sortir le grand jeu pour son centenaire, malgré une vague de licenciements qui le touche.

Anniversaire symbolique oblige, il était représenté en force au 47e festival international du film d’animation d’Annecy.

Outre une projection du prochain Pixar, Élémentaire, ou une classe de maître de son dessinateur vedette Eric Goldberg (Aladdin, Pocahontas), Disney a dévoilé de premières images de son traditionnel film de fin d’année, Wish, Asha et la bonne étoile.  

On y découvre Asha, 17 ans, sollicitée pour devenir l’apprentie du roi Magnifico, capable d’exaucer les souhaits de ses sujets.

Déçue par le souverain-magicien, incomprise par son grand-père (de 100 ans) et sa mère, elle quitte sa maison et se met à chanter… Avant de faire un vœu par lequel apparaît une boule d’énergie en forme d’étoile prénommée Star. À son contact, végétaux et animaux se mettent à parler… et à chanter.

« Wish sortira au cinéma » et « n’arrivera pas sur Disney “de sitôt parce que ces films sont faits pour les salles, surtout celui-ci, en cinémascope” », s’est réjouie auprès de l’AFP sa créatrice, Jennifer Lee, également directrice créative des studios d’animation Disney.

« Nous nous sommes demandé comment rendre hommage à 100 ans d’histoires tout en les rafraîchissant et en les renouvelant », a expliqué celle qui a voulu écrire un « conte de fées original », non adapté d’un livre.  

« Lettre d’amour »

Le personnage de « Star représente en quelque sorte tout ce que Disney a été. C’est l’espoir, l’émerveillement, la joie. Ça ne réalise pas vos rêves à votre place mais c’est là pour vous rappeler que vous pouvez persévérer », a-t-elle ajouté.  

L’hommage passe aussi par le graphisme original (3D mâtinée de 2D) de ce film inspiré de La belle au bois dormant, jusqu’alors uniquement testé par Disney dans des courts métrages, au moment où la concurrence innove, comme Sony avec Spider-Man : Across the Spider-verse.  

Mais, vendredi, la vraie vedette d’Annecy fut le court métrage Once upon a studio, qui précédera Wish en salles et a été accueilli par une ovation debout.  

Réalisé pendant deux ans, cette « lettre d’amour » mélangeant 2D et 3D fait revenir quelque 500 héros Disney, de Donald à Elsa en passant par Stitch ou le Génie d’Aladdin.

Pour ce projet de longue haleine, « 99 % des désirs qu’on avait ont été exaucés, c’est du jamais vu », a déclaré à l’AFP Dan Abraham, un de ses créateurs. « Tellement de personnes au studio sont venues nous voir pour nous dire : “Il faut que je participe”, c’était vraiment super ».

Le groupe Disney ne traverse pourtant pas la période la plus joyeuse de son histoire : en quête de rentabilité pour ses plateformes de diffusion numérique, dont Disney+ qui a perdu pour la première fois des abonnés fin 2022, la firme a annoncé cet hiver le licenciement de 7000 personnes.  

Si elle retrouve le chemin du grand écran, notamment avec Élémentaire, elle continue aussi d’étoffer ses contenus en ligne.  

Pixar livrera ainsi sur Disney+ sa toute première série télévisée long format, Win or Lose, sur l’équipe mixte de balle molle d’un collège, dont un épisode d’une vingtaine de minutes a été projeté vendredi à Annecy.  

Le studio aux grandes oreilles continue par ailleurs de prôner la diversité, dans Wish comme dans sa prochaine série pour enfants Disney Junior Ariel, qui met en scène une petite sirène noire.