L’acteur bien-aimé du grand public et cofondateur du Théâtre d’Aujourd’hui Pierre Collin s’est éteint à l’âge de 85 ans. Pendant près de 60 ans de carrière, il a ému, fait rire et diverti le Québec.

Ce sont ses agents depuis 30 ans, Joane de Lamirande et Jacques Fontaine, qui en ont fait l’annonce vendredi.

Pierre Collin, qui venait de fêter son 85anniversaire, s’est éteint jeudi. Il laisse dans le deuil sa conjointe, ses trois fils et de nombreux amis.

Connu pour ses rôles au cinéma et à la télévision – pensons à La grande séduction, à De père en flic et à Ésimésac –, Pierre Collin était aussi infatigable sur les planches.

Sa carrière débute en 1964 au sein de la troupe de théâtre les Apprentis Sorciers, qu’il codirige avec Jean-Pierre Saulnier. Pierre Collin prend goût non seulement au métier d’acteur, mais aussi à celui de metteur en scène.

En 1968, il cofonde le Théâtre d’Aujourd’hui. Située rue Saint-Denis, à Montréal, cette institution théâtrale a comme mission de faire rayonner la dramaturgie québécoise et franco-canadienne.

Pierre Collin foulera les planches du Théâtre d’Aujourd’hui dans 13 pièces différentes, dont Le langue-à-langue des chiens de roche de Daniel Danis.

  • PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE

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Transpercer l’écran

Amoureux de théâtre, Pierre Collin accompagne aussi les Québécois au petit comme au grand écran. En 2004, il a reçu le prix Jutra du meilleur rôle de soutien pour le rôle d’Yvon Brunet, incarné avec un franc succès dans La grande séduction.

Au cinéma, il joue dans de nombreux films pendant près de trois décennies, dont Dans une galaxie près de chez vous, Ésimésac, Ma vie en cinémascope, De père en flic et Le sens de l’humour.

Il fait aussi partie de la vie quotidienne des Québécois dans bon nombre de rôles à la télévision, notamment dans les séries télévisées Scoop, Unité 9, Virginie, Toute la vérité, La vie, la vie et Rumeurs.

Pour son dernier rôle au petit écran, jusqu’en 2019, il incarne le grand-père dans la série Madame Lebrun.

« C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Pierre Collin », a écrit l’Union des artistes sur Facebook vendredi soir. « Rempli d’humanité, il était très apprécié de ses collègues. Nous offrons nos sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à tous les collègues qu’il a côtoyés au fil des années. »

« C’est toujours avec modestie et respect que tu [Pierre Collin] abordais les gens autant que les personnages. Ton regard tendre et profond nous laissait entrevoir la bonté de ton âme. Merci d’avoir, avec autant de générosité, donné du sens à ta vie et d’avoir ainsi éclairé la mienne », a témoigné sur Facebook Mario Borges, professeur à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe et codirecteur artistique chez Théâtre Bluff. « Tu demeureras un exemple d’engagement, de détermination et de bienveillance, ajoute-t-il. Repose en paix mon ami. »

L’amour du théâtre

C’est par le théâtre que le fil de la carrière de Pierre Collin se trace. Pendant des années, il fait partie de la troupe du Centre national des Arts, de L’Atelier d’Ottawa et du Théâtre des Filles du Roy. En Ontario, il devient comédien et metteur en scène pour le Théâtre du P’tit Bonheur de Toronto et pour le Blyth Festival.

Sa présence sur la scène montréalaise est régulière. Le comédien fait partie de plus de 14 productions au Théâtre du Nouveau Monde, dont Le misanthrope, L’avare et Les oranges sont vertes. Au Théâtre Denise-Pelletier, il participe à plus de 10 productions, dont Des souris et des hommes et la mise en scène de Frankenstein. Il se retrouve aussi dans plusieurs productions du Théâtre du Rideau Vert et collabore notamment avec Espace Go et le Théâtre de Quat’Sous.

En 1996, il traverse l’Atlantique pour un an dans le cadre d’une tournée européenne de la pièce Maîtres anciens.

Et il ne se cantonne pas à Montréal. Pierre Collin s’est retrouvé dans nombre de théâtres d’été de la province, de Sainte-Adèle, dans les Laurentides, à Carleton-sur-Mer, en Gaspésie, en passant par Victoriaville, Saint-Gabriel-de-Brandon, Repentigny et Terrebonne.

« Nous nous souviendrons de sa puissance sur scène, de sa générosité et de son sourire dans le travail. C’était un acteur phénoménal », a écrit sur Facebook Les productions Kléos. Pour cette compagnie, l’octogénaire incarnait Georges dans la pièce Le chant de Georges Boivin.

« La vie et la carrière de Pierre Collin seront célébrées par ses proches en toute intimité à une date prochaine », ont précisé ses agents.