Dans les milieux des nouveaux médias, du e-art, ou chez les amis de la Fondation Langlois et de la Société des arts technologiques, Luc Courchesne est une vedette. On peut s'en apercevoir à la galerie Pierre-François Ouellette Art contemporain jusqu'au 7 mars. Recherché.

Quand on entre dans cette galerie de l'édifice Belgo, on croit d'abord voir des tableaux lumineux représentant des globes oculaires larmoyants ou des vues de l'océan prises d'un satellite. Évidemment, de près, c'est autre chose. Ce sont des vues animées de 360 degrés de «bords de mer», titre de cette série réalisée récemment par Luc Courchesne. Ce qui faisait penser à la pupille de l'oeil, c'est l'objectif dont se sert l'artiste quand il prend ses photos ou tourne ses vidéos.

 

Difficile à comprendre techniquement? Oui. Mais facile à regarder. On peut même modifier le point de vue en tournant les «cadres». Les vidéos de bord de mer créées par Luc Courchesne ont été prises au cours de ses voyages en Californie, en Chine, au Japon, aux Îles-de-la-Madeleine, en France, etc. Le directeur de l'École de design industriel de l'Université de Montréal voyage beaucoup. C'est un pionnier dans son domaine et ses installations interactives sont présentées un peu partout dans le monde depuis une vingtaine d'années.

Outre ses paysages panoramiques animés, et la série Nocturne, vidéos presque noires, la galerie présente deux vidéos sur grand écran placées face à face où évoluent deux danseurs de la compagnie de Marie Chouinard. Leurs expressions faciales et leurs mouvements sont déformés et contorsionnés par l'oeil de la caméra de Courchesne. On croit voir des extraterrestres. Mais cette fois, l'objectif de l'appareil est absent, on l'a effacé.

Luc Courchesne est l'inventeur de ce qu'il a appelé le Panoscope 360 degrés (en l'an 2000). Il s'agit d'un «simulateur existentiel immersif» comme il le décrit lui-même dans le petit catalogue d'une exposition précédente. C'est un «système de projection panoramique monocanal qui permet aux visiteurs d'explorer eux-mêmes les mondes 3D qu'il imagine...» Cette invention a des applications pratiques comme on peut le constater au Centre des sciences de Montréal où des jeunes sont invités à monter à bord du Panoscope par groupe de six élèves pour «s'immerger» dans le système cardiaque humain. En passant par l'oeil.

Comme l'artiste et professeur joue dans les grandes ligues de l'art multimédia, on peut trouver ses oeuvres sur plusieurs sites. Mais en passant par celui de la galerie de Pierre-François Ouellette, on a accès à tous les autres (www.pfoac.com) . On peut aussi aller directement sur le site de la Fondation Daniel Langlois (http://www.fondation-langlois.org) Bonne visite virtuelle.

Luc Courchesne chez Pierre-François Ouellette Art contemporain (372, rue Sainte-Catherine Ouest, pièce 2216), jusqu'au 7 mars. Ouvert du mercredi au samedi, de 11h30 à 17h30. Entrée libre.