Fascinant. C'est le mot le plus juste pour décrire l'exposition scientifique Bodies, telle que vue à Québec. C'est ce qu'expriment les yeux des visiteurs qui se bousculent devant les présentoirs. C'est aussi ce qu'ils écrivent en remplissant de superlatifs positifs les cahiers de commentaires.

Ce n'est pas tant la technique de plastination utilisée qui intrigue les visiteurs que la complexe machine humaine, disséquée et expliquée dans ses moindres détails et maladies.

Les «ah oui!, c'est ça que ma mère s'est fait enlever» ou «as-tu vu les poumons du fumeur?» abondent. Voyeurisme? Peut-être, mais surtout la soif d'apprendre comment ça se passe en dedans.

Malgré une présentation qui n'a rien d'original ni de dynamique en soi, on y apprend plein de choses, anecdotiques parfois, édifiantes aussi sur le corps humain.

Certains éléments, comme le système sanguin, possèdent une beauté qui leur est propre. L'idée de présenter le squelette et le système musculaire séparément, mais se retenant par le bout des doigts, vaut le détour. Sans parler de la complexité du système nerveux et des foetus, autre secteur fort apprécié des spectateurs.

Quant à savoir si l'exposition peut choquer certaines sensibilités, chacun devra se poser la question avant d'y aller. Mais sachez que les jeunes en raffolent. L'audioguide qui leur est réservé est d'ailleurs beaucoup plus amusant que celui des adultes!

La plastination, c'est quoi déjà?

La plastination est une technique qui permet de sauvegarder les tissus humains de façon permanente à l'aide de caoutchouc de silicone liquide.L'anatomiste fige un spécimen à l'aide de produits chimiques pour stopper temporairement le processus de décomposition. Il le dissèque ensuite pour en exposer les structures importantes.

L'eau est éliminée et remplacée par de l'acétone. Le spécimen est ensuite plongé dans un mélange de silicone liquide à l'intérieur d'une cuve hermétiquement close. Sous l'effet du vide, l'acétone est éliminée et le polymère pénètre à l'intérieur de chacune des cellules.

Enfin, on procède au durcissement du polymère. Il en résulte un spécimen sec, inodore, conservé de façon permanente et ne contenant aucun produit chimique toxique.