Aujourd'hui débute au Musée d'art contemporain l'exposition Vente de garage qui associe une personnalité du show-biz à un artiste contemporain. C'est l'acteur Emmanuel Bilodeau qui a joué le rôle d'entremetteur entre eux et il présente cette activité dans une série de documentaires qui sera diffusée sur ARTV du 10 mai au 12 juillet dans le but de démystifier l'art contemporain.

Qu'ont en commun la jupe de Stéphanie Lapointe, la brosse à dents d'Isabelle Blais, les souliers de Marie-Soleil Michon ou le presse-citron Philip Stark de Pierre Lapointe? Ils ont tous servi à la création d'une oeuvre d'art.

Du 5 mai au 10 juillet, l'exposition Vente de garage permettra de découvrir au Musée d'art contemporain de Montréal 10 oeuvres uniques: de la photographe Alana Riley, du trio BGL, du Taïwanais d'origine Chih-Chien Wang, des stars de l'installation Claudie Gagnon, Alain Paiement, Serge Murphy et Stéphane Gilot, des photographes Ève K. Tremblay et Pascal Grandmaison et de l'artiste multidisciplinaire Sylvie Laliberté.

Emmanuel Bilodeau leur avait confié un ou plusieurs objets provenant de 10 vedettes afin qu'ils s'en servent pour créer une oeuvre originale. Ces personnalités sont le chanteur Pierre Lapointe, les comédiennes Guylaine Tremblay, Isabelle Blais, Stéphanie Lapointe et Anne-Marie Cadieux, le réalisateur Simon-Olivier Fecteau, l'acteur Rémi-Pierre Paquin, les actrices Maxim Roy et Anick Lemay et l'animatrice Marie-Soleil Michon. Ces rencontres entre vedettes et artistes ont été filmées et seront diffusées du 10 mai au 12 juillet sur ARTV.

«Dans chaque documentaire, on voit l'artiste en train de transformer l'objet, explique Bernar Hébert qui a conçu, produit et réalisé Vente de garage avec Renée Claude Riendeau. Et on voit un conservateur expliquer à Emmanuel l'essence du travail de cet artiste. Notre but était de démystifier les conservateurs d'art contemporain qu'on connaît peu afin de montrer comment ils réfléchissent et agissent.»

Le photographe Chih-Chien Wang a réalisé une sculpture avec une intervention performative, dit M. Hébert. «Lui-même tient des petits cubes qui proviennent d'une boîte de bois que Maxim Roy lui a donnée», dit-il. Guylaine Tremblay a été associée à Sylvie Laliberté car le travail ludique ancré dans le théâtre, la chanson, l'humour et la vidéo de cette artiste visuelle provoquait une rencontre intéressante avec la comédienne.

Emmanuel dit que cette expérience lui a permis de s'ouvrir un peu plus à l'art contemporain, de plus en plus populaire au Québec. «J'avais vu des expositions à New York et visité le MAC mais sans plus, dit-il. Là, j'ai découvert des artistes québécois. C'est le but de l'émission, familiariser les gens à la démarche des artistes. Et c'est très intéressant de les voir faire des liens là où on ne les ferait pas.»

Il ajoute que les artistes ont joué le jeu en s'adaptant à cette situation qui rappelle le thème du hasard de la Biennale de Montréal présentement en cours.

Projet fantastique

«Isabelle Blais a donné une valise avec plein de cassettes audio, mais Claudie Gagnon a utilisé une brosse à dents qui se trouvait dans la doublure de la valise pour faire un film d'art assez intéressant», note M. Hébert.

Marie Fraser, conservatrice en chef du musée, qualifie ce projet de «fantastique», car il s'agit d'une rencontre inusitée entre le monde de la télévision et celui des arts visuels.

«Rémi-Pierre Paquin a donné deux réservoirs d'essence de Harley Davidson à Alana Riley, dit-elle. Cette dernière travaillant toujours en relation avec l'extérieur a placé une petite annonce disant qu'elle voulait les donner à celui qui aurait le projet le plus inusité. Elle a reçu toute sorte de réponses et celle qu'elle a retenue provenait d'un homme qui disait qu'il voulait qu'on mette ses cendres dedans le jour de sa mort.»

Alana Riley avait exigé que la personne se fasse photographier à côté de l'objet. L'homme est venu la rencontrer accompagné d'une femme. «Il a dit que ses cendres à elle iront dans le deuxième réservoir, dit Marie Fraser. L'oeuvre qui en résulte, ce sont donc les deux photographies. C'est fort, non?»

On peut visiter l'expo et visionner les documentaires par la suite sur ARTV ou l'inverse.

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Vente de garage au Musée d'art contemporain de Montréal jusqu'au 10 juillet et sur ARTV, tous les mardis du 10 mai au 12 juillet à 20 h.