C'est le même principe qu'à la Ligue nationale d'improvisation. Deux équipes s'affrontent en direct devant un public qui juge leurs performances. Sauf qu'au lieu d'art dramatique, il s'agit d'art visuel réalisé en direct par des peintres professionnels, dans une ambiance réchauffée par la musique du house-band Elektropaint. Tout un show.

Bar Le Belmont, boulevard Saint-Laurent, 19h30.

À gauche de la scène, les Rouges Français, avec les peintres Jean-Daniel Rohrer, Frederick Ouellet, Marie-Marine Lévesque, Melsa Montagne et Johanne Picard. À droite, les Rats Noirs avec Jaques Favreau, Katherine Godbout, Jean-Christian Guindon, Diane Polizeno et Annie-Claudine Tremblay.

Deux chevalets attendent les canevas et les peintres. Elektropaint, formé du batteur Alain Mercure et du bassiste Simon Dolan, chauffe la salle.

La musique s'arrête. L'animateur et arbitre, Rock Larue, annonce le premier match: «Improvisation de 15 minutes. Thème: Si t'es pas capable de tenir la chaleur, ne reste pas dans la cuisine! Nombre de joueurs: deux cuisiniers par équipe.»

La musique reprend. Les peintres s'élancent après avoir brièvement débattu en caucus de ce qu'ils vont produire.

Quinze minutes plus tard, les Rouges ont réalisé un tableau où le... rouge domine, avec, au centre, deux casseroles noires inversées, genre Magritte. Les Noirs ont peint un cuisinier dans un style très bédé.

L'arbitre fait voter la salle. Les spectateurs lèvent leurs assiettes en carton noir ou en plastique rouge. Les Rouges gagnent la première manche.

Il y aura ainsi six matchs en deux périodes séparées par un entracte. Les thèmes sont variés. «Par chez nous, ça se passe de même!» se traduira par un canot de la chasse-galerie pour les Rouges et par une scène de Noël avec des airs de Chagall pour les Noirs.

Très intéressant de voir comment les toiles évoluent avec les différentes interventions des membres de chaque équipe.

Pendant la soirée, on vend aussi des billets, car un tirage au sort permet à deux spectateurs de se faire tirer le portrait en direct par les deux équipes.

Tandis que des gens filment ou photographient le spectacle, Elektropaint improvise sur les thèmes choisis. La musique prend parfois assez d'ampleur pour déclencher, la bière aidant, des danses improvisées dans la salle.

Puis, vers 21h30-22h, on vend les toiles à l'encan. Très sensuel, le tableau que les Rats Noirs ont créé sur le thème «la 6427e merveille du monde» se vend 115$. Une dizaine de toiles trouvent preneur pour des sommes allant de 45$ à 410$.

Quatrième saison

Fondé par les peintres NADine Samuel et Johanne Picard, le Virus d'improvisation picturale (VIP) en est à sa quatrième saison.

Il fonctionne comme un championnat où quatre équipes (les Rats Noirs, les Rouges Français, les Bobettes Bleues et les Verts Fumés) s'affrontent les premiers jeudis du mois au bar Le Belmont jusqu'à la finale, le 7 juin.

«Il y a eu un show d'impro comme ça à Montréal dans les années 80, dit NADine Samuel, présidente du VIP. Puis, il y a eu la LIP (Ligue d'improvisation picturale) durant une saison au Quai des brumes, en 2008. On a repris ça et on a créé le VIP il y a quatre ans. On l'a créé en OBNL au bar Le Diable vert et, maintenant, on est au Belmont. On s'autofinance depuis le début grâce à l'encan.»

La troisième joute du Virus d'improvisation picturale mettra aux prises les Rats Noirs et les Verts Fumés, jeudi. Il faut arriver à 19h pour avoir les meilleures places, devant, à côté des musiciens!

Pour plus d'information: www virusdimprovisationpicturale.com