Le musée MASS MoCA du Massachusetts organise un véritable événement en art visuel. Intitulé Oh, Canada, il s'agit de la plus grande exposition d'art contemporain canadien aux États-Unis depuis des lunes. Quelque 100 oeuvres de 62 artistes provenant de presque toutes les régions du Canada y seront exposées du 27 mai 2012 au 1er avril 2013.

L'idée de présenter aux États-Unis un portrait de l'art actuel canadien émane de Denise Markonish, commissaire au MASS MoCA, un musée créé en 1999 dans le village de North Adams, au Massachusetts.

«J'ai eu l'idée de cette exposition quand je me suis rendu compte que je ne savais pas trop ce qui se passait au Canada dans le domaine de l'art contemporain», dit Denise Markonish, commissaire au MASS MoCA depuis bientôt cinq ans.

«Je connais des artistes canadiens, bien sûr. On en a eu à North Adams, comme Isabelle Hayeur, par exemple. Mais je voulais creuser un peu plus, car il n'y a pas d'échange entre les artistes canadiens et américains, et j'avais envie d'en établir un.»

Denise Markonish voulait inviter des artistes qui n'étaient pas connus aux États-Unis. Elle a fait des recherches sur l'internet avant de passer trois années à parcourir le Canada, à la rencontre d'artistes, de galeristes, de responsables de musée et de commissaires d'exposition. Elle a visité 400 studios d'artiste avant de faire des choix difficiles.

Vaste choix

Parmi les 62 sélectionnés, quelques-uns sont un peu connus chez nos voisins, comme le Manitobain Marcel Dzama ou le vétéran Michael Snow, habitué du MoMA. «Je voulais que soient présents à la fois des artistes expérimentés qui travaillent encore aujourd'hui et d'autres plus jeunes, des artistes émergents», explique Denise Markonish.

Le Québec est largement représenté: Valérie Blass, Nicolas Baier, BGL, Michel De Broin, Diane Landry, Patrick Bernatchez, Gisele Amantea, Daniel Barrow, Dean Baldwin, Janet Werner ou Luanne Martineau.

«Il y a une telle tradition artistique à Montréal, dit la conservatrice. Valérie Blass fait des sculptures fortes avec ses objets récupérés. Le groupe de Montréal est comme un nouveau groupe qui émerge dans la ville.»

Le MASS MoCA accueillera des artistes autochtones, comme Annie Pootoogook ou Shuvinai Ashoona. «Je voulais montrer la diversité canadienne, dit Mme Markonish. Les autochtones, les francophones, un Acadien, deux artistes dont les familles sont originaires d'Inde et du Pakistan, ça représente vraiment ce qu'est le Canada.»

Rire et réfléchir

D'autres artistes feront parler d'eux, promet Denise Markonish, tels que Noam Gonick et Luis Jacob, Kent Monkman ou Hadley + Maxwell avec des oeuvres marquantes. «Finalement, il y aura des oeuvres qui feront réfléchir et d'autres qui feront rire, ajoute Denise Markonish. C'est mon regard de l'art contemporain au Canada.»

Mme Markonish s'occupe ces jours-ci de faire venir les oeuvres au MASS MoCA où elles seront exposées sur 25 000 pieds carrés. «Cette semaine, Gisele Amantea est là pour installer son oeuvre et le trio BGL arrive demain pour visiter le site qui accueillera sa nouvelle réalisation.»

BGL présentera une oeuvre inspirée des barrières de sécurité qu'on peut voir chez Parisian Laundry, à Montréal, jusqu'au 25 février. L'oeuvre sera installée à l'extérieur. Les visiteurs devront la «traverser» pour entrer au musée, précise Denise Markonish.

Oh, Canada, au MASS MoCA, Massachusetts, du 27 mai 2012 au 1er avril 2013. Informations: www.massmoca.org.