(Londres) La célèbre National Portrait Gallery à Londres a annoncé mardi qu’elle ne renouvellerait pas son partenariat controversé avec BP à son échéance en décembre, dernière en date des institutions culturelles britanniques à tourner le dos au mécénat du géant pétrolier.

BP commanditait depuis 1989 le Portrait Award, prestigieux prix annuel du musée londonien abritant des portraits de personnages historiques, actuellement fermé pour rénovation avant sa réouverture prévue en 2023.

« La Gallery est très reconnaissante envers BP pour son soutien de long terme au BP Portrait Award », a déclaré le directeur du musée, Nicholas Cullinan, dans un communiqué.

« Son financement du prix a promu la créativité, encouragé l’art du portrait pendant environ 30 ans et fourni une plateforme à des artistes du monde entier, tout en inspirant et donnant du plaisir au public à travers le Royaume-Uni », a-t-il ajouté.

Dans le même communiqué, BP s’est dit « très fier » d’avoir soutenu les arts et la culture britanniques « pendant plus de trente ans ».

Mais alors que le groupe ambitionne d’atteindre la neutralité carbone en 2050, « nous devons chercher de nouvelles voies pour utiliser au mieux nos talents, expériences et ressources », a ajouté une dirigeante, Louise Kingham.

Le débat sur le mécénat d’institutions culturelles par de grandes compagnies pétrolières a pris de l’ampleur ces dernières années au Royaume-Uni, sur fond d’urgence climatique.

La Royal Shakespeare Company et les galeries nationales d’Écosse ont déjà coupé leurs liens avec BP, et le National Theatre a fait de même avec Shell, sous la pression d’artistes et de militants environnementaux.

Le British Museum se trouve sous le feu de critiques pour le mécénat de BP à une grande exposition qui vient de s’ouvrir, consacrée au site préhistorique de Stonehenge.