Il est le maître des juxtapositions graphiques incongrues. L’illustrateur Pierre-Paul Pariseau, sacré parmi les 100 meilleurs au monde selon l’éditeur allemand Taschen, expose ces jours-ci quelques œuvres, aussi colorées que surréalistes, surprenantes que divertissantes, à la maison de la culture Ahuntsic. La Presse y était, en même temps qu’un dynamique camp de jour, un groupe de jeunes visiteurs au regard aiguisé. Compte rendu.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

L’exposition, baptisée Complicité avec le hasard, se porte particulièrement bien à la médiation culturelle, avec ses clins d’œil et autant de mises en scène hasardeuses, justement. En cet après-midi caniculaire du mois de juillet, une dizaine de jeunes de 8 et 9 ans du camp de jour de l’école Saints-Martyrs-Canadiens sont venus apprécier les 22 œuvres, en présence de l’artiste.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

De sa voix douce et calme, Pierre-Paul Pariseau explique aux enfants sa démarche, à savoir sa technique de découpage (à la main), puis de collage (par ordinateur), grâce à laquelle il crée, et depuis 30 ans maintenant, ses illustrations tous publics, si particulières, au style unique, reconnaissable entre mille. Ce n’est pas pour rien qu’il a obtenu une mention parmi les artistes les plus talentueux de notre époque (The Illustrator : 100 Best From Around The World, 2019-2020).

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

L’animation, dirigée par l’agente culturelle Liette Gauthier et deux animateurs spécialisés, dure environ deux heures. Et à voir les jeunes écouter attentivement et participer activement, à coups de mains levées à répétition, on comprend que les images les accrochent.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

Pour cause : les collages surréalistes font sourire. Les couleurs vives également. D’ailleurs, les jeunes n’en ratent pas une, et participent à souhait. « Je pense que… », « on dirait que… ! », leur imagination déborde. « On dirait une plante vénéneuse ! », « c’est la lune de sang ! ». « Toutes les interprétations peuvent être bonnes », prend soin de confirmer le principal intéressé, Pierre-Paul Pariseau.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

Ici, une girafe sur un pont, là, un crapaud dans une piscine. Œuvre après œuvre, les jeunes sont invités à observer, analyser et, surtout, raconter une histoire. Visiblement, les idées ne manquent pas. « Je crois que le monsieur est fâché parce que l’oiseau a pris sa montre », avance l’une. « Le petit oiseau a pondu un énorme œuf ! », propose l’autre. « Et là, est-ce que c’est le réchauffement climatique ? », demande l’agente culturelle.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

Pierre-Paul Pariseau, illustrateur autodidacte dont on peut apprécier le travail dans diverses publications, de Québec Science au Carnegie Reporter en passant par le British Medical Journal, sait depuis longtemps que ses œuvres accrochent (entre autres) les jeunes. « Mais je ne fais pas ça pour les enfants ! », prend-il la peine de préciser.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

« Si ça peut leur apporter quelque chose, tant mieux. Si ça peut ouvrir leur imagination, leur créativité, tant mieux. Et même si ça les amuse seulement, le temps que ça dure, c’est correct aussi ! », lance l’illustrateur.

PHOTO SARKA VANCUROVA, LA PRESSE

À noter : les jeunes sont ici invités à créer une œuvre murale, à partir de coupures d’affiches (fournies par le Musée des beaux-arts de Montréal, entre autres), en s’inspirant de la démarche de l’artiste. Pierre-Paul Pariseau s’inspirera ensuite de ladite murale, en vue de créer une nouvelle illustration de son cru, qui sera conservée de manière permanente par la maison de la culture Ahuntsic. « J’ai déjà des idées, mais je ne vous le dirai pas, c’est une surprise ! »

Complicité avec le hasard est présentée à la maison de la culture Ahuntsic jusqu’au 18 septembre.

Planifiez une visite animée Consultez le site de l’artiste