Le bureau montréalais de la Maison Heffel expose, jusqu’au 9 novembre, les 87 œuvres d’art qui seront mises aux enchères le 24 novembre lors d’une vente (enfin) publique, à Toronto. Avec bien des trésors, dont une sérigraphie d’Andy Warhol représentant Élisabeth II ainsi que des peintures de Jean Paul Lemieux, James Wilson Morrice, Jack Bush, Clarence Gagnon, Marcelle Ferron ou encore Jean Paul Riopelle.

Quand on pénètre à l’intérieur des élégants bureaux de la Maison Heffel, à Montréal, on est tout de suite attiré ces jours-ci par un immense tableau (environ 1,2 m sur 2 m) du grand Jean Paul Lemieux, La nuit des rois. Une huile sur toile typique avec ses grandes étendues de neige et son jeune personnage solitaire et excentré. Un tableau nocturne acquis peu après sa création, en 1973, par une galerie montréalaise, et donc non accessible au public depuis près de 50 ans. C’est un des tableaux de la vente d’automne qui sera certainement très convoité.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Une grande toile sans titre de Marcelle Ferron peinte en 1962 et estimée entre 200 000 $ et 300 000 $, ainsi que La nuit des rois, de Jean Paul Lemieux, tableau estimé entre 600 000 $ et 800 000 $

À côté, un grand Marcelle Ferron, avec des maniements à la spatule du plus bel effet, aux rendus picturaux riches. Une abstraction aux élans floraux. Et puis, beaucoup de beauté dans la salle contiguë. Avec de superbes Lawren Harris, dont House in The Ward, Winter, une journée d’hiver dans un quartier populaire de Toronto. Un tableau avec cette belle lumière qui relaie une intense poudrerie nocturne.

Au centre de la pièce trône l’imposante sérigraphie hors commerce d’Andy Warhol consacrée à la reine Élisabeth II. L’œuvre de 1982 fait partie de la série des Reigning Queens et devrait profiter de l’actualité récente pour susciter bien de l’intérêt de la part des collectionneurs. Cette pièce à la « poudre de diamant », qui provient d’une collection de Vancouver, est estimée entre 500 000 $ et 600 000 $.

  • Queen Elizabeth II of the United Kingdom, de la série Reigning Queens, édition royale, Andy Warhol (1928-1987), sérigraphie avec poudre de diamant, 100 x 80 cm. Estimation : entre 500 000 $ et 600 000 $.

    PHOTO FOURNIE PAR HEFFEL

    Queen Elizabeth II of the United Kingdom, de la série Reigning Queens, édition royale, Andy Warhol (1928-1987), sérigraphie avec poudre de diamant, 100 x 80 cm. Estimation : entre 500 000 $ et 600 000 $.

  • House in The Ward, Winter, City Painting no 1, vers 1924, Lawren Stewart Harris (1885-1970), 81,3 x 97,5 cm. Estimation : entre 2 et 3 millions.

    PHOTO FOURNIE PAR HEFFEL

    House in The Ward, Winter, City Painting no 1, vers 1924, Lawren Stewart Harris (1885-1970), 81,3 x 97,5 cm. Estimation : entre 2 et 3 millions.

  • Moccasin Flower or Orchids, Algonquin Park, 1916, Tom Thomson, huile sur carton, 26,7 x 21,6 cm. Estimation : entre 1 million et 1,5 million.

    PHOTO FOURNIE PAR HEFFEL

    Moccasin Flower or Orchids, Algonquin Park, 1916, Tom Thomson, huile sur carton, 26,7 x 21,6 cm. Estimation : entre 1 million et 1,5 million.

  • From Berg Lake, Evening, vers 1929, Lawren Stewart Harris (1885-1970), huile sur carton, 30,5 x 38,1 cm. Estimation : entre 700 000 $ et 900 000 $.

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    From Berg Lake, Evening, vers 1929, Lawren Stewart Harris (1885-1970), huile sur carton, 30,5 x 38,1 cm. Estimation : entre 700 000 $ et 900 000 $.

  • Paris, View from Studio Window, vers 1916, James Wilson Morrice (1865-1924), huile sur toile, 46,4 x 55,2 cm. Estimation : entre 600 000 $ et 800 000 $.

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    Paris, View from Studio Window, vers 1916, James Wilson Morrice (1865-1924), huile sur toile, 46,4 x 55,2 cm. Estimation : entre 600 000 $ et 800 000 $.

  • Brittany House, 1911, Emily Carr, huile sur carton, 34,3 x 42,5 cm. Estimation : entre 125 000 $ et 175 000 $.

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    Brittany House, 1911, Emily Carr, huile sur carton, 34,3 x 42,5 cm. Estimation : entre 125 000 $ et 175 000 $.

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Quelques tableaux d’Emily Carr seront aussi mis en vente. Des paysages de Colombie-Britannique et une toile, Britanny House, qui découle de sa résidence en France en 1911. Une petite maison en blocs de granit, typique de Bretagne avec son toit de chaume et ses massifs de fleurs. À côté des œuvres de Carr, deux peintures très précieuses. L’une de James Wilson Morrice, une vue des quais de bouquinistes depuis son atelier parisien. Et l’autre, petite et rare, un bouquet floral de Tom Thomson, avec des fleurs indigènes du parc Algonquin, notamment des sabots de la Vierge.

Dans le couloir, l’équipe montréalaise d’Heffel dirigée par Tania Poggione a regroupé trois tableaux de Jean Paul Riopelle. D’ailleurs, l’encanteur canadien devrait marquer, l’an prochain, le centenaire de naissance du peintre et sculpteur québécois avec, possiblement, deux ventes spéciales de ses œuvres en ligne au printemps et à l’automne 2023.

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Deux peintures de Riopelle, Engloutis, de 1959, et une œuvre sans titre de 1966, toutes deux estimées entre 150 000 $ et 250 000 $.

Dans la salle de l’art moderne canadien, plusieurs belles peintures de Cornelius Krieghoff côtoient un magnifique Clarence Gagnon, Dernières lueurs, un paysage de Charlevoix sous la neige, avec des touches délicates de rose, de mauve et de bleus. Un tableau peint à Paris et exposé à la galerie parisienne Reitlinger, en 1913, lors de son plus important solo.

À l’étage, à noter deux belles huiles sur toile de Jean McEwen, un peintre pratiquement toujours présent dans les ventes aux enchères d’Heffel, et une abstraction très gestuelle de Rita Letendre, Angoisse, datant de 1959. Avec une lumineuse combinaison de blanc, d’orange et de couleur olive surgissant du noir et de la grisaille. La toile provient de la collection de la famille du peintre Paul-Vanier Beaulieu.

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Cellule orange et Furieuse aurore #1, deux œuvres de Jean McEwen (1923-1999), estimées à moins de 100 000 $.

Enfin, Heffel vend une toile d’une artiste américaine de 41 ans, Shara Hughes, assez en vogue ces dernières années. Elle faisait partie de la cohorte de la Biennale 2017 du Whitney Museum. Le tableau à l’huile, émail et crayon sur toile, Rough Rivers, est une combinaison d’abstraction et de paysage fantastique, avec des rivières, collines et ciel représentés avec exubérance. Bonne visite !

Consultez le site de l’exposition