Le musée Pointe-à-Callière présente l’exposition Le monde en tête, une collection de plus de 300 coiffes du philanthrope Antoine de Galbert. Des coiffes et parures de tête qui nous font voyager aux quatre coins du monde et qui nous font comprendre pourquoi l’humanité se couvre la tête depuis des millénaires.

Cette exposition est une véritable invitation au voyage et à la découverte des différentes cultures à travers un objet commun : le couvre-chef, qu’on appelle aussi coiffe, chapeau, couronne, diadème, tiare, capuche, bandeau, toque, turban, casque. Ces parures colorées et parfois spectaculaires viennent d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques.

On les découvre à travers un parcours qui est divisé en 13 thématiques : il y a la coiffe pour affirmer son identité ou qu’on porte comme protection physique et symbolique, il y a les coiffes de combat, de danse, de spectacle, de chef, d’enfant et de mariage.

On comprend au fil de l’exposition que ces parures ont différentes utilités ; elles sont pratiques quand il faut se protéger du soleil ou des intempéries, mais aussi symboliques lorsqu’elles font référence à l’autorité. Sans oublier les parures nuptiales qui symbolisent la prospérité et la fécondité. Par exemple, en Inde, au Bengale-Occidental, le topor est un chapeau conique porté par le marié qui est offert par la belle-famille pour favoriser le bonheur du couple. Dans d’autres pays, certaines coiffes de mariée richement ornées peuvent aussi être le symbole d’alliance entre deux familles, et dotent la femme d’une petite fortune qu’elle pourra vendre.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le collectionneur français Antoine de Galbert et Anne Élisabeth Thibault, directrice du musée Pointe-à-Callière

« La coiffe a plusieurs fonctions, qu’elles soient sociales, pratiques, identitaires, symboliques. Elle célèbre les naissances et les mariages, elle peut revendiquer un acte de résistance, honorer les esprits et les ancêtres, incarner une identité, un territoire, le pouvoir spirituel ou politique d’un chef », explique Anne Élisabeth Thibault, directrice générale du musée Pointe-à-Callière. « Cette exposition, c’est la rencontre de plus de 300 traditions, histoires culturelles et personnelles, car ces coiffes, près du corps, ont une signification intime pour les gens qui les ont portées », dit-elle.

Toutes ces parures exposées datent de la fin du XIXe siècle au début du XXIe et sont faites de différents tissus, de soie, de plumes, de perles, de pierres précieuses, de coquillages, de bois, de métaux, de cuir, d’écailles de poisson et même de fibres végétales.

La découverte en voyage

En 2017, Antoine de Galbert a offert en donation toute sa collection de coiffes (plus de 500) au musée des Confluences de Lyon, en France, pour qu’elles soient conservées et montrées au public. Il était de passage à Montréal pour témoigner de près de 30 ans de vie à parcourir le monde, à la recherche de centaines de coiffes et couvre-chefs. « Je suis de Grenoble et j’avais des envies de voyage, et cette collection, quand on la regarde, on fait le tour du monde, et c’est formidable. C’est un voyage immobile et intérieur ! », dit-il.

Antoine de Galbert a été initié par des amis qui étaient amateurs d’art primitif, et de fil en aiguille, il a commencé à acheter des objets.

J’ai beaucoup lu, travaillé et appris, et j’ai découvert les coiffes qui sont des objets extraordinaires. Progressivement, c’est devenu une collection, un plaisir pour les yeux, pour la richesse des matériaux et des couleurs et la diversité des cultures.

Antoine de Galbert

À travers ses nombreux voyages, remplis de surprises et de rebondissements, à la recherche de coiffes, il aime raconter cette anecdote : « J’étais dans le Grand Bazar d’Istanbul, en Turquie, et j’aperçois cette très belle coiffe en soie rouge avec des motifs de fils d’or. Le marchand m’indique que c’est une coiffe d’une communauté orientale. Je ne l’ai pas essayée, mais je décide de l’acheter. Cette coiffe était exposée dans la vitrine de ma fondation, puis un jour, une dame, connaisseuse, me dit que ce n’est pas une coiffe, mais un couvre-théière ! », dit-il en nous le montrant, dans la première salle de l’exposition. « C’est vraiment une collection qui a été vécue, touchée, et vous savez, c’est en achetant qu’on apprend ! Et je dis ça sans vouloir contrarier les responsables du musée ! », dit-il en riant.

Un soin particulier a été apporté à la scénographie de l’exposition. Des jeux de lumière tout comme un univers sonore ont été créés pour chaque thématique. Les coiffes sont aussi accompagnées par des images et des vidéos, ce qui permet une vraie immersion, mais surtout de voir que ces coiffes prennent vie lorsqu’elles sont portées.

« C’est une exposition qui s’adresse à un très grand public, pour toute la famille, et qui présente des coiffes de plus de 200 peuples de 50 pays, une proposition fabuleuse, où on découvre le monde », souligne Anne Élisabeth Thibault, directrice générale de Pointe-à-Callière.

L’exposition Le monde en tête, la collection d’Antoine de Galbert est présentée jusqu’au 12 mars 2023 au musée Pointe-à-Callière.

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