(Hong Kong) Dix ans après le succès de sa première visite, le canard géant jaune, œuvre de l’artiste néerlandais Florentijn Hofman devenue symbole de paix, a fait son retour vendredi dans la baie de Hong Kong, cette fois en compagnie de son frère jumeau.

« À l’heure des pandémies, des tensions politiques, je pense que c’est le bon moment pour que la chance soit de retour », comme si « deux canards c’était deux fois plus de chance », a déclaré Florentijn Hofman en présentant son installation flottante composée de deux canards gonflables de 18 mètres de haut.

Baptisée « Double Ducks » (Double Canard), elle stationnera deux semaines dans le port, face au quartier financier de Central, au cœur de la baie de Hong Kong.  

Ce sera « deux fois plus de plaisir, deux fois plus de bonheur », a souligné dans un communiqué l’artiste de 46 ans, qui assure que son œuvre « met l’accent sur l’amitié et la création de liens ».

Lors de sa première visite à Hong Kong en 2013, alors venu en solo, il avait suscité des remous jusqu’à Pékin, des internautes ayant à l’époque détourné la célèbre photo de « l’homme au char » de la place Tiananmen en remplaçant les chars d’assaut… par des canards.

Le cliché de cet homme seul tentant d’arrêter une colonne de blindés est devenu le symbole de la répression sanglante des manifestations prodémocratie du 4 juin 1989 à Pékin.

Pendant plus de 30 ans, des milliers de personnes se sont réunies chaque année dans le parc Victoria, au centre de Hong Kong, pour une veillée aux chandelles en mémoire des plus de 1000 manifestants pacifiques tombés sous les balles ce jour-là.

Mais depuis que Pékin a imposé en 2020 une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, les autorités ont mis fin à ces rassemblements. Le 3 juin, veille du 34e anniversaire des évènements de Tiananmen, la police hongkongaise a arrêté préventivement plusieurs artistes ou performeurs dans le district animé de Causeway Bay.

À l’approche de l’anniversaire de cette année, les autorités ont refusé à plusieurs reprises de confirmer si la commémoration publique de l’évènement était illégale, se contentant de dire que « tout le monde devrait agir conformément à la loi ».